À ne pas en croire ses yeux ! Sous le
titre « Si tu veux être ministre, camarade, ne sois
pas
parlementaire ! », notre bourgmestre publie dans
« Le
Soir » du 03-04-2008 une critique du fonctionnement de son
propre parti. Pour
cette leçon de bonne gouvernance, il s’associe à un expert en la
matière, à
savoir M. Jean-Claude Van Cauwenberghe lui-même.
Selon
ces apôtres de la bonne gestion, de la
dictature du prolétariat, le PS serait passé à la dictature du
président. Les
critiques fusent : « désignations discrétionnaires –
le fait du
Prince – la volonté d’un président d’apparaître comme celui qui décide
seul,
sans contrainte, etc. ». À décourager les militants les plus
fidèles de
voter PS, mais en soi, rien de bien neuf pour qui est quelque peu
informé du
fonctionnement de ce parti.
Du
reste, ce que ces nostalgiques du
« Vieux PS » mettent en cause, ce n’est pas le statut
dictatorial du
président, mais ses mauvaises décisions. Car en matière de gestion
dictatoriale, ces braconniers devenus gardes-chasse en connaissent un
bout. M.
Van Cau n’était-il pas jusqu’il y a peu le chef tout puissant de
Charleroi. Et à
ce qu’en disent certains membres, « publiquement parfois, en
sourdine
souvent », il n’en va pas autrement à l’Union Socialiste
Communale sous le
règne de M. Janssens qu’au national sous Di Rupo.
Aussi,
n’exigent-ils pas une rénovation du PS,
mais l’intervention du législateur pour l’empêcher, par ses
« dérives », de nuire au pays. Le remède est
toutefois plus simple. Contrairement
à ce que les auteurs affirment, les parlementaires ont le pouvoir de
s’imposer
au président. N’a-t-il pas besoin de leurs votes pour faire passer ses
choix ? Il leur suffirait donc d’un peu de courage pour
contraindre leur
parti à adopter des pratiques plus démocratiques.
Mais
cette indignation est-elle bien sincère
et justifie-t-elle l’aigreur des auteurs ? Pourquoi la
dictature de leur
président leur est-elle devenue subitement insupportable ? En
réalité, c’est
un secret de polichinelle : M. Van Cau a soif de revanche et
M. Janssens
cache mal sa désillusion face à l’envolée définitive de son rêve
ministériel. Alors,
puisque l’horizon de fin de carrière s’offre à eux, autant ruer dans
les brancards.
Mais
pourquoi, diable, associer la réputation
de notre commune à celle de la ville hennuyère, honte de la
Wallonie ? Il
ne faut pas faire d’amalgame, disait volontiers M. Janssens lors de
l’éclatement
des affaires. Aujourd’hui, il fait de leur maître à penser son
complice. Pour ce
duo : PS Charleroi – PS Soumagne, même combat ! Si
vous trouvez un
soumagnard qui apprécie, dites-le-nous.
Pascal ÉTIENNE.