Offrir
quinze mille roses à nos consœurs. Tel était
l’objectif du P.S. wallon à l’occasion de la journée de la femme du 8
mars
dernier. Était-ce une façon comme une autre de démontrer que l’on est
encore
loin de l’égalité entre les sexes en politique ou une tentative du
parti de se
faire pardonner quelques manquements ? On ne sait.
Considérons par exemple notre institution communale. En
dépit de l’obligation d’observer une stricte égalité sur les listes
électorales,
le Conseil se compose comme suit :
Partis |
Femmes |
Hommes |
Total |
P.S. |
5 |
10 |
15 |
CDH |
1 |
3 |
4 |
Écolo |
0 |
1 |
1 |
MR |
2 |
3 |
5 |
Total |
8 |
17 |
25 |
Mais c’est au sein du Collège que la discrimination est la
plus édifiante. Champion en paroles du combat pour l’égalité, le P.S.
local y tolère
une femme sur sept membres, c'est-à-dire le minimum imposé par la loi.
Révélatrice également est la discrimination manifestée dans
les appellations des rues. Parmi les vingt-cinq noms de rue de notre
commune
dédiée à une personnalité — essentiellement sur le territoire de
l’ancienne
commune de Soumagne gérée depuis longtemps par le P.S. — seule, Rosa
Luxemburg a trouvé grâce auprès de nos édiles. Et
encore ! La moindre
marque de respect n'eut-elle pas été d’orthographier correctement son
nom, transformé en « Rosa
Luxembourg »? Comment justifier une telle inégalité ?
N’y avait-il
pas suffisamment de femmes à honorer, fût-ce dans le monde
socialiste ?
D’autre part, si l’hommage rendu au scientifique Pierre
Curie est légitime, on a superbement ignoré son épouse Maria Sklodowska
( Marie
Curie ), première personne et seule femme à avoir reçu deux
prix Nobel ( physique
et chimie ).
Et si l’on s’en réfère plutôt à l’histoire locale, pourquoi
pas une rue « Marie Lecoquay », une femme d’action,
de cœur et de
bien dont on commémore cette année à Fêcher et Micheroux le 70e
anniversaire de son agression meurtrière ?
Pascal ÉTIENNE.