Le dernier
Conseil communal a décidé de lancer l’étude d’un Plan Communal
d’Aménagement Révisionnel au plan de secteur ( PCAR )
et d’un rapport des
incidences environnementales ( RIE ) afin d’inscrire
une zone d’activité économique industrielle à Wergifosse.
Que cachent
ces grands mots ?
Il s’agit, ni plus ni moins, de régulariser la situation des
entreprises du groupe Joskin qui s’y sont développées depuis plus de
vingt ans. Le « site
industriel de 45.000 m² à découvrir
» étant en
réalité des zones d’habitat à caractère rural et dans une moindre
mesure agricoles. Autrement dit, le projet consiste à modifier le
plan de secteur pour légaliser l’implantation anarchique de ces
entreprises.

Légitimement, ce projet suscite, pour le
moins, quelques
interrogations. En première analyse, il convient nous
semble-t-il de
dresser l’inventaire de la succession des évènements et
dysfonctionnements ayant engendré la situation actuelle.
- Toutes les constructions du groupe
Joskin ont-elles bénéficié des
autorisations adéquates ?
- Quelles ont
été les autorisations octroyées et sur base de quels
dossiers ?
- Les
prescriptions imposées ont-elles été respectées (volume des
bâtiments – nature des activités - zones tampons – évacuation des eaux,
etc.) ?
- Pourquoi le
Collège communal a-t-il lancé la procédure du déclassement
et de la vente du chemin bordant les entreprises avant même d’avoir
entamé l’étude du plan d’aménagement ?
- Pourquoi nous
présente-t-on le site comme une seule entité alors qu’il
est constitué de plusieurs entreprises ?
- Pourquoi ce
dossier a-t-il une importance telle qu’il justifie
l’implication personnelle du ministre Antoine ?
Conseil
communal du 22-06-2009
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- Quel est le
contenu de l’accord entre la commune de Soumagne,
l’administration de l’urbanisme et le ministre Antoine pour régulariser
ce dossier ?
- Si la commune
de Soumagne n’est pas fautive, pourquoi doit-elle prendre
partiellement en charge le coût de cette étude ?
Sans réponses notamment à ces questions,
on ne peut valablement dégager
une solution pour l’avenir de ce site. Néanmoins, d’ores et déjà, on
peut émettre
quelques principes devant, à notre avis, être dûment
respectés.
- Si l’on est encore dans un état de
droit, il est impensable de
considérer comme acquise une situation de fait créée en contournant la
législation au détriment des riverains.
- D’autre part,
il est difficilement imaginable d’imposer aux entreprises
leur transfert complet et la démolition de la plupart des bâtiments
actuels.
- Le triangle
formé par la rue de Wergifosse, classé exclusivement en zone
d’habitat rural, et déjà pourvu de nombreuses habitations ne peut
changer d’affectation sans nuire gravement aux riverains.

- Vu son utilité
dans sa fonction de voirie lente, on ne peut accepter la
privatisation du chemin public traversant le site tel qu’il est proposé
par le Collège communal au prix d’une discrétion abusive de l’enquête
de Commodo et Incommodo.
- Sous certaines
conditions, les activités commerciales et
administratives pourraient être conservées en zone d’habitat tandis que
les activités pouvant être intégrées à l’agriculture seraient
localisées en zone agricole.
- À terme, les
activités industrielles incompatibles avec les lieux
devraient être transférées dans un zoning prévu à cet effet.
- Pas plus qu’au
chantage à l’emploi, on ne peut céder aux procédés
d’intimidation inacceptables de cet entrepreneur comme en témoignent
les illustrations suivantes.

Puisqu'il
y a réclamation contre le projet de parking, nous stationnons
devant votre habitation !
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Panneau à
l'entrée du chemin communal
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Bien que son épilogue ne soit pas prévu
avant plusieurs mois, au vu de
ses répercussions financières, sociales et environnementales, ce
dossier impose la vigilance
des riverains et des conseillers communaux.
Il importe avant tout de se méfier des tentatives de dissocier certains
éléments, telle la vente du chemin qui permettrait de mieux spéculer
sur le fait accompli.
L’ensemble du dossier, sans exception, doit faire
partie de l’étude globale d’incidence et avant toute décision
irrévocable, aucun aspect ne peut faire
l’économie d’un large
débat public.
Pascal ÉTIENNE.