La presse nous informe que dix nouveaux logements sociaux
« durables », économes en énergie, vont être
construits à Melen par le « Foyer de la région de
Fléron ». Nous avons suffisamment stigmatisé l’inertie de
notre Collège communal en cette matière pour ne pas saluer cette
initiative.
Certes, il y a 30 ans déjà, un architecte de notre connaissance, chargé
d’un projet de construction d’habitations sociales, regrettait de ne
pas disposer d’un cahier des charges permettant de prévoir une
isolation digne de ce nom. Or, plus que d’autres, les citoyens à
revenus modestes sont pénalisés par le coût du chauffage. Bien que les
esprits évoluent, il ne semble pas que l’on en ait encore tiré tous les
enseignements.
Ainsi, les primes pour l’économie d’énergie sont-elles attribuées quel
que soit le revenu du bénéficiaire. Puisqu’on sait par exemple que le
remplacement du simple vitrage par des châssis et vitrages performants
est rentable à moyen terme, pourquoi faire le cadeau d’une prime à
celui qui a largement les moyens financiers de procéder à
l’investissement ?
Ne devrait-on pas plutôt instaurer des incitants inversement
proportionnels aux revenus des habitants
de l’immeuble, qu’ils soient
propriétaires ou locataires ? Dans ce dernier cas, il y a lieu
de veiller à ce que l’économie ne soit pas compensée par une
augmentation de loyer. À tout le moins, si la solution est plus simple
administrativement, on pourrait prendre en compte le revenu cadastral
de l’habitation, bien que ce système soit moins favorable aux grandes
familles.
Il est nous semble-t-il urgent d’intégrer politique énergétique et
politique sociale dans les réglementations régionales, mais aussi
communales, ce qui, hélas, n’est guère le cas ni en Wallonie, ni à la
commune de Soumagne.
Celle-ci, dans le préambule de son règlement d’octroi de
prime, se contente d’un effet d’annonce :
« Considérant qu’il est opportun d’aider plus spécifiquement
les ménages à revenus modestes qui éprouvent plus de difficultés à
mettre en oeuvre les actions visant à utiliser rationnellement les
énergies ».
Belles paroles s’il en est, mais illusoires,
puisque la suite du texte approuvé par le Conseil ne prévoit aucun
avantage spécifique à cette catégorie de la population !
Pascal ÉTIENNE.