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Holding
communal – Dexia
En suite à la déroute
de Dexia, un fidèle correspondant nous demande d’évaluer le capital
résiduel de la commune de Soumagne dans le Holding communal. Le calcul
est vite fait : zéro franc,
zéro centime.
Sans être spécialiste de la question, nous avons cependant aligné
quelques chiffres. Si quelqu’un y décèle une erreur, nous lui saurions
gré de nous communiquer sa correction.
Le bilan 2010 du Holding communal se présente en synthèse comme
suit :
Holding communal
Bilan 2010
|
Actif
Milliers d’euros |
Passif
Milliers d’euros |
Immobilisés
( hors Dexia + circulants )
Actions
Dexia
|
840.493
2.113.572
|
Capital
Dettes (essentiellement emprunts)
|
1.221.543
1.732.522
|
Total |
2.954.065 |
Total |
2.954.065 |
Les actions Dexia, comptabilisées pour 2.113.572 milliers d’euros, sont
valorisées à leur taux d’acquisition moyenne, soit 8,26 €.
À la date du 21-11-2011, leur taux boursier très fluctuant est de
0,26 €. La participation du Holding dans Dexia s’en trouve réduite
à ce moment à une valeur de 66.529
milliers d’euros. Toutes autres choses restant inchangées, le
bilan virtuel se présenterait donc comme suit :
Holding communal
Bilan
virtuel au 21-11-2011
|
Actif
Milliers d’euros |
Passif
Milliers d’euros |
Immobilisés
( hors Dexia + circulants )
Actions
Dexia
|
840.493
66.529 |
Capital
Dettes (essentiellement emprunts)
|
0
1.732.522
|
Total |
907.022 |
Total |
1.732.522 |
Résultat :
- 825.500.000 € |
Par-dessus la perte totale du
capital, il reste un déficit
de 825.500.000 € dont seront victimes l’emprunteur, en
l’occurrence la banque Dexia, et les institutions régionales et
nationales ayant apporté partiellement leur garantie.
Pour que le capital du Holding communal puisse retrouver une valeur positive, on peut
calculer que l’action Dexia devrait progresser de 0,26 à environ 3,5 €. Autrement dit, pour
les communes, sauf circonstances exceptionnelles, la liquidation
aboutira au même résultat que la faillite, c'est-à-dire la perte totale des sommes investies.
Rappelons qu’au moment de la recapitalisation refusée par Soumagne,
soit le 30-06-2009, la valeur comptable des 19.875 actions détenues par
notre commune était estimée à 814.080 €.
Au bilan de 2010, cette estimation avait été réduite à 370.685 €.
Ceci est donc la réalité économique. Mais pourquoi une banque belge, tel le Crédit
communal, ne pouvait-elle survivre à l’euro sans expansion à
l’étranger ? Ce qui était alors impensable est maintenant la
solution !
Nous persistons cependant à dire qu’il est trop facile a posteriori
d’incriminer les administrateurs politiques. Laissons ce mérite à ceux
qui ont prédit les dangers d’une telle entreprise. Ainsi, on doit
regretter que personne n’ait cru bon de prêter une oreille attentive
aux analyses et mises en garde du professeur Éric De Keuleneer qui a
prêché dans le désert.
Au-delà des administrateurs qui ont avalisé des décisions contraires à
leurs options idéologiques, cette catastrophe financière devrait
néanmoins inciter à la modestie
certains d’entre eux. À l’exemple d’un député hervien qui semblait bien
malin, ils se sont laissé entraîner dans une spirale négative par les
« experts » gérant la banque Dexia ou autres consultants
« compétents », quelquefois non dénués d’intérêts personnels.
Pascal
ÉTIENNE.
Le 25 novembre
2011.
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