- « Soumagne Alternative Communale »

Année 2011 - Réflexions d'actualité 
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Visionnaire ?

Le hasard fait quelquefois bien les choses. Alors que la dernière citation du mois traitait de ce thème, l’actualité nous permet d’en approfondir un aspect.
 
Ainsi, reconnaissant implicitement l’impact de notre site régulièrement dénigré par lui, notre Bourgmestre nous a interpellé afin d’exprimer son souhait d’y voir faire état de ses facultés visionnaires révélées dans le dossier du « Holding communal ». Voilà qui est fait. Il suffisait de demander.
 
Quoique !
 
Nous supposons que, selon une définition du Robert, M. Janssens n’entend pas dans le terme visionnaire : « celui qui a des idées folles », mais plutôt : « celui qui est capable d’anticiper, qui a une vision juste de l’avenir ».
 
Rappelons d’abord que chaque Conseiller communal de Soumagne pourrait se targuer de ce titre puisque la décision en question a été votée à l’unanimité. De quoi s’agit-il ? Pour mieux comprendre, voir ci-après un bref historique.
 
Ainsi donc, en 2009, Soumagne fit partie des 110 communes belges ( 47 wallonnes ) refusant, à des conditions très ( trop ) intéressantes ( 13 % pendant 10 ans ), de recapitaliser le Holding communal en situation de faillite à la suite de la crise financière, et ce à raison de 50.000 € minimum. L'enjeu étant de sauver le capital. Puisque, à la suite d'une nouvelle crise, la situation de faillite se répète, c’était une bonne décision pour les finances communales.
 
Néanmoins, comme toutes les communes, Soumagne perdra dans la liquidation son capital investi au cours des années, soit 15.105 actions ordinaires du Holding communal encore comptabilisées à 18,65 € dans le bilan 2010 et 4.770 actions privilégiées B à 40,96 € en 2009 au moment de leur émission. Au total, 281.720 € + 195.379 €, soit 477.099 € ou 814.080 € à leur valeur estimée en 2009 ou 370.685 € à leur valeur estimée en 2010.
 
Tous partis confondus, les administrateurs du Crédit communal et ensuite du Holding communal ont une responsabilité énorme dans ce désastre, mais nous nous abstiendrons de toute critique, trop facile après-coup.
 
« Nous avions raison en 2009 de nous désolidariser du Conseil d’administration suivi par la majorité des communes belges et de refuser de nous endetter davantage pour sauver le Holding communal de la faillite », argumente M. Janssens. Personne n’est devin, mais à la lumière des événements actuels et d'un point de vue financier, on ne peut qu'approuver.
 
Par contre, éthiquement, laisser prendre les risques aux autres en espérant que l’opération réussira au bénéfice de tous, cela se discute. « Le rôle des autorités publiques n’est pas de jouer l’argent des citoyens en bourse », ajoute-t-il. Parfaitement d’accord, mais pourquoi ce qui est vrai aujourd’hui ne l’était-il pas auparavant ?
 
En 1996, ardents défenseurs des services publics, où étaient le PS et son « Député-Bourgmestre » visionnaire Charles Janssens ? Ils votaient à deux mains la privatisation et l’entrée en bourse du Crédit communal, source de tous les maux ! *
 

Pascal ÉTIENNE.
Le 04 novembre 2011.

 
* La seule opposition viendra du mouvement Écolo. « Cette opération est une privatisation qui n’ose pas dire son nom, relève Jacky Morael. Jusqu’ici, les communes et les provinces étaient les seules propriétaires de la banque. Demain, par le jeu des participations croisées et de l’introduction en bourse, elles ne détiendront plus que 35 % du capital et n’auront plus que 6 représentants sur 22 au Conseil d’administration du CCB. Car il ne faut pas se leurrer : bien que présenté comme l’homologue français du Crédit communal, le CLF est bel et bien un établissement de crédit privé. »
 
Jacques MODEN
« Les privatisations en Belgique », p. 83
Crisp

 
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Bref historique

La banque « Crédit Communal - Dexia » :
  • 1860 Création de la banque publique « Crédit communal » spécialisée dans le financement des investissements des pouvoirs locaux.
  • 1947 Développement d’un réseau d’agences pour récolter directement l’épargne auprès du public.
  • 1960 Le réseau se professionnalise et élargit sa gamme de produits et de services.
  • 1990 Lancement de l’expansion internationale de la banque au Luxembourg.
  • 1991 Vote des lois réformant les entreprises publiques et le secteur public du crédit ouvrant la porte aux privatisations sous le gouvernement CVP-PS.
  • 1991 Échec de la création d’une « grande banque publique belge » par fusion avec la SNCI et l’OCCH.
  • 1995-1996 Échec de la création d’une « grande banque belge » par fusion avec la BBL et la Générale de banque.
  • 1996 Alliance avec le Crédit local de France privatisé depuis 1993 et donnant naissance à Dexia.
  • 1996 Introduction en bourse de la première tranche du CCB-Holding.
  • 1997 Extension vers l’Italie.
  • 1999 Fusion de Dexia Belgium et Dexia France en une structure unique cotée en bourse.
  • 2000 Extension aux États-Unis et dans la plupart des pays de l’Union européenne.
  • 2001 Fusion avec les banques Bacob et Artesia.
  • 2005 Extension vers le Canada.
  • 2006 Extension vers la Turquie.
  • 2008-2009 Première crise financière. Sauvetage par l’État et plan de restructuration.
  • 2010 Passe avec succès les stress tests.
  • 2011 Deuxième crise financière. Démantèlement de la banque pour la sauver de la faillite et nationalisation complète de Dexia Banque Belgique.
 
Le Holding communal :
  •  De longue date, les communes sont actionnaires du Crédit communal pour un minimum de 5 % de leur emprunt.
  •  De ce fait, leur participation aux bénéfices leur permettait de recevoir annuellement des dividendes non négligeables.
  •  En 1996, à la suite de l’alliance du CCB avec le Crédit local de France, création du Holding communal qui concentre les participations des communes (70 %) dans la nouvelle structure CCB-Holding qui deviendra Dexia.
  •  En 2009, à la suite de la première crise financière, les autorités fédérales et régionales, notamment le ministre PS Furlan, invitent les communes à recapitaliser le « Holding communal » menacé de faillite, en recourant si nécessaire à l’emprunt.
  •  110 communes (47 wallonnes), dont Soumagne, refusent d’investir dans ce projet au détriment de la solidarité avec les autres communes du Royaume.
  •  En suite aux différentes opérations de fusion et d’augmentation de capital, la participation du Holding communal dans le groupe Dexia s’est réduite de 70 % à 14,14 %.
  •  Dans son bilan 2010, la participation dans Dexia représente 82,1 % du total des participations du holding.
  •  En 2011, nouvelle crise financière au départ de la Grèce. Sortie de Dexia Belgique, reprise à 100 % par le Gouvernement belge.
  •  Le Holding communal reste par conséquent actionnaire de la banque résiduelle appelée « Bad Bank » et concentrant tous les avoirs toxiques ayant perdu une grande partie de leur valeur.
  •  Il se retrouve donc virtuellement en nouvelle situation de faillite.
Sources : Holding communal – Crisp – Wikipedia
 
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