|
« Il n’y a pas d’un côté les bons, de
l’autre les méchants. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous devons
unir nos efforts. »
Élio Di Rupo
Premier Ministre PS
À la Chambre, le 21-02-2013
|
|
Quel
Bateau ?
Avec la
mondialisation, on ne peut plus guère le contester : l’humanité
entière se trouve sur le même bateau. Cette déclaration de M. Di
Rupo semble par conséquent d’une consternante banalité.
Quoique ! Le Premier Ministre est-il conscient que cette métaphore
éculée du bateau a été maintes fois utilisée pour instrumentaliser les
travailleurs ou pour contrecarrer l’idéologie socialiste de la lutte
des classes et, plus grave, pour occulter les inégalités criantes de
notre système économique.
Aussi, la voir reprise par l’ancien Président du PS est interpellant.
Prenons un exemple à partir de deux infos parues ce jour. Ira-t-il
demander aux 1.400 travailleurs licenciés de Caterpillar d’unir leurs
efforts avec l’Administrateur délégué d’AB InBev, dont la rémunération,
sans tenir compte des stock-options, s’élève en 2012 à 10.274 €
par jour ?
Nous sommes tous sur le même bateau, soit. Mais de quel bateau
s’agit-il ?
- Est-ce un quatre sans barreur ou de couple, où chaque équipier rame
selon le maximum de ses possibilités ?
- Est-ce un huit, où les 8 rameurs sont coordonnés par un barreur qui
n’est soumis à aucun effort physique ?
- Est-ce un navire de croisière de luxe, où du capitaine au
moussaillon, tout le personnel s’active au service des nantis ?
- Est-ce une galère à usage commercial ou militaire, dont les rames
sont actionnées par des esclaves ou des repris de justice dont le sort
n’est pas plus enviable ?
En quel type de bateau voulons-nous transformer notre société ? Un
bateau où règne la justice et la solidarité entre les individus et les
peuples présents et à venir ou un bateau inégalitaire et conditionné
par la dictature de l’argent et des marchés ou par la violence des
forces économiques et militaires ?
Notre choix est fait et si M. Di Rupo désire obtenir notre
adhésion à l’effort demandé, il doit démontrer le sien. On ne peut pas
proclamer un jour l’un au nom des grands principes et servir l’autre le
lendemain au nom du réalisme !
Le 28 février 2013
|
|
|
|