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« Il y a des reproches
qui louent, et des louanges qui médisent. »
François de La
Rochefoucauld
Maximes 148, éd. 1678
GF Flammarion 1977, p. 58
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Sans reproches ?
C’est
bien connu. Qui ne veut subir les critiques évite soigneusement
d’embrasser une carrière d’arbitre de foot ou de mandataire politique.
Ainsi, en est-il si on est actif au Conseil communal. En témoignent
quelques
exemples parmi d’autres entendus en réunion ou reçus dans
notre courrier :
- « Vous ne proposez rien ».
A-t-on déjà oublié notre
récapitulatif 2006-2012 et le programme ecolo plus 2012-2018 ?
- « Comme critique
littéraire, tu as le prix d'excellence », ou la
preuve que ces rubriques dérangent.
- « Vous parlez, mais
n’agissez pas ». Faut-il rappeler que
l’exécution des résolutions du Conseil communal est une compétence
exclusive du Collège, c'est-à-dire du Bourgmestre et des
Échevins qui
bénéficient pour ce faire de l’autorité, du service de l’administration
et d’une rémunération.
- « On ne vous y voit
jamais (au match de foot) ». Parce que
c’est notoire, la qualité d’un Conseiller s’évalue à l’assiduité avec
laquelle il fréquente les buvettes
et festivités diverses.
- « Tout le monde n’est pas
pensionné à passer son temps
à… ». Autrement dit, vous exploitez votre privilège de pouvoir
consacrer du temps à l’analyse des divers dossiers. « Alors que tu
as tant d’autres choses à faire ici », ajoute-t-on à
domicile !
- « Il les a faits tous
(les partis) », alors qu’un seul
parti politique national, par ailleurs aujourd’hui disparu, peut
se
targuer de m’avoir compté parmi ses membres effectifs.
- « Il ne faut pas
remuer la boue et ce n'est pas à nous chrétiens
pratiquants de le faire ». Laissons à l’auteur la responsabilité de ses propos. Pour notre part, jamais
nous ne nous sommes permis de
déclarer qu’il y avait de la boue à l’administration communale. Cela ne
doit pas nous empêcher de dénoncer
les irrégularités au prétexte qu’au
pays des bisounours cher à certains, tout le monde il est beau, tout le
monde il est gentil.
Cela dit, il est réjouissant d’être épargné des
louanges qui médisent.
Quant aux reproches, faut-il s’en offusquer ? Sûrement pas. Comme
l’aurait écrit Tacite, un historien romain : « S’irriter d’un
reproche, c’est reconnaître qu’on l’a mérité ».
Si de plus, comme au foot, ils sont l’œuvre de partisans dont
l’objectivité n’est pas la qualité première, ne doutons pas que nos
propositions nous en procureront d’autres. À vrai dire, la seule chose
inquiétante serait de ne point en recevoir !
Juin 2013
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