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Prestige de l’Uniforme ?
Les temps changent !
Quand nous accomplissions notre service militaire, l’uniforme était de
mise. Théoriquement, il était interdit de se déplacer en tenue civile.
Or, selon une information récente, par crainte d’attentat islamiste,
des officiers de plusieurs quartiers militaires conseillent notamment à
leurs subordonnés d’éviter de porter leur uniforme sur le trajet entre
leur lieu de travail et leur domicile.
Autrement dit, hors du confort sécuritaire de leurs casernes, les
militaires sont invités à se camoufler en « civil » !
Quel est dès lors le message envoyé aux citoyens ? Si la
« Grande muette » est devenue la « Grande
peureuse », en qui peuvent-ils encore avoir confiance ? Le
rôle de l’armée n’est-il pas de rassurer et de protéger la population
là où il y a danger ?
Déjà, après le traumatisme de Kigali, il était décidé à ne plus envoyer
nos soldats en mission où toutes les conditions de sécurité n’étaient
pas réunies. Certes, des mesures de protection maximales doivent être
prises, mais imagine-t-on par exemple les pompiers évitant de se rendre
au feu ou les policiers délaissant l’uniforme lorsqu’ils
fréquentent des lieux publics ?
Si l’armée se cache derrière les civils et s’abstient d’intervenir là
où ses membres sont en danger, non seulement son prestige en sort
fortement écorné, mais elle nous interpelle sur le bien-fondé de son
budget. Une troupe de Boy-scouts ne serait-elle pas plus efficace ?
Mais cette situation est-elle vraiment nouvelle ou découle-t-elle de la
« professionnalisation » de notre Défense nationale ?
Notre père ne nous racontait-il pas avec dépit les mésaventures de son
unité au cours de la campagne de 1940 ? Seuls les officiers
anciens de 1914-1918 étaient restés fidèles au poste tandis que lui et
ses compagnons d’armes étaient abandonnés à leur sort par ceux de
l’active.
Quelquefois, les temps ne changent pas !
Pascal
ÉTIENNE.
Le 21 août
2013.
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