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Bilan 2006-2012
Quand une année se termine, il est de
coutume d’en établir le bilan. Mais puisque notre propos concerne la
politique communale, on peut considérer les élections de 2012 comme
étant en elles-mêmes le bilan des six ans écoulés.
L’Échec.
Notre stratégie était clairement définie :
convaincre les trois partis de la minorité, écolo, cdh et MR de
s’allier dans une liste de cartel afin d’offrir une véritable
alternative au pouvoir PS.
On sait ce qu’il en est advenu. Le cdH, parti historiquement le plus
favorable à cette thèse, s’est laissé tenté et a cédé aux sirènes du PS
en échange d’un mandat pour son leader.
Le cdH sauve le PS du
Naufrage.
On le pressentait, et c’est d’ailleurs la leçon principale à retenir de
ces élections (voir résultats détaillés) : attestant la justesse
de notre analyse, le PS était en train de descendre sous la ligne de
flottaison des 50 % et pouvait être relégué dans l’opposition.
Élections |
PS |
MR |
cdH |
écolo (+)
|
Voix 2006 |
53,99 % |
20,01 % |
16,33 % |
9,67 % |
Voix 2012 |
48,85 %
- 9,52 %
|
24,30 %
+ 21,44 % |
13,98 %
- 14,39 % |
12,88 %
+ 33,20 % |
Élus 2012 |
14
-1 |
6
+1 |
3
-1 |
2
+1 |
Mais, plus prévoyant que le capitaine du « Costa Concordia »,
M. Janssens avait lancé un S.O.S. en direction du cdH qui lui a fourni
une bouée de sauvetage, valable paraît-il jusqu’en 2018.
C’est pourquoi, exception faite d’une personne au Collège communal, le
changement attendu n’aura pas lieu à Soumagne.
Par ailleurs, cette fois encore, le calcul de la répartition des sièges
est défavorable à écolo (+). Alors qu’en 2006, il lui manquait 13 voix
pour obtenir un 2e élu, en 2012, il lui manque 16 voix pour prendre un
siège supplémentaire au PS.
Ainsi, avec 4 fois plus de voix qu’
écolo plus, le PS obtient 7 fois
plus d’élus.
Le Message des Électeurs.
Le moins que l’on puisse dire est que cet accord n’a pas été plébiscité
par les électeurs.
La nette progression des suffrages accordés à écolo (+) et au MR en
témoigne de façon éclatante. En outre, les deux partis coalisés n’ont
pas seulement rétrogradé respectivement de 9,52 et 14,39 %, mais
leurs principaux protagonistes ont été sévèrement sanctionnés.
Élections |
Charles JANSSENS |
Jean-Marie KERIS |
2006 |
2.934 voix |
495 voix |
2012 |
2.136 voix
- 27,20 % |
337 voix
- 31,92 % |
Si l’on considère les électeurs qui votent, coûte que coûte, pour ces
partis par tradition ou fidélité, il ne reste plus guère de partisans
de cette alliance que l’on peut qualifier de la peur du côté PS et de
la honte du côté cdH.
Il est un second message adressé par le corps électoral dont, à notre
avis, on n’a pas suffisamment souligné l’importance. C’est la
désaffection de plus en plus grande de la population envers la gestion
publique caractérisée par notre système électoral.
Ceci est d’autant plus grave que les élections communales sont réputées
comme étant « les plus proches de la population ».
Il est vrai, l’absentéisme a été scandaleusement encouragé par la
communication catastrophique de la Ministre de la Justice.
Élections |
Électeurs |
Absents |
Votes blancs |
2006 |
11.308 |
833 |
657 |
2012 |
12.089
+ 6,91 % |
1.441
+ 72,99 % |
725
+ 10,35 % |
La population concernée en est-elle consciente ? Par son
importance (17,92 %), cette fraction du corps électoral ne s’étant
pas exprimée en faveur d’un parti ou d’un candidat a, si elle le
voulait, le pouvoir d’orienter considérablement les résultats
électoraux.
Les Élus.
Les dernières élections ont été caractérisées par un
renouvellement important du Conseil. Pas moins de 14 membres sur 25 ont
été remplacés.
Conseillers sortants |
PS |
MR |
cdH |
écolo (+)
|
Ne se représentant pas |
5
|
1
|
1
|
0
|
Non réélus |
2
|
3
|
1
|
1
|
Total |
14
|
En ce qui concerne la présence féminine, avec 8 élues sur 25, elle
représente désormais 1/3 du Conseil communal.
Présence féminine |
Élections |
PS |
MR |
cdH |
écolo (+) |
Total |
2006 |
4
|
1
|
1
|
0
|
6
|
2012 |
5
|
2
|
0
|
1
|
8
|
Quelles sont les personnalités qui émergent dans chaque parti ? Le
pourcentage de voix obtenu par les candidats par rapport aux voix de
préférence exprimées en faveur de leur parti respectif en donne une
illustration.
Candidats |
Pourcentage
voix de préférence |
Parti |
Place
sur la liste |
1. Charles JANSSENS |
20,09 % |
PS |
1er
|
2. Benjamin HOUET |
17,16 % |
MR
|
1er |
3. Anne-Catherine MARTIN |
15,05 % |
écolo plus |
1re |
4. Chantal DANIEL |
11,04 % |
PS
|
2e
|
5. Jean-Marie KERIS |
10,79 % |
cdH |
1er |
6. Peter BRAGARD |
10,15 % |
cdH |
11e
|
7. MORDANT Michel |
9,45 % |
cdH |
25e |
8. Pascal ÉTIENNE |
9,12 % |
écolo plus |
25e
|
9. Alain DELCHEF |
8,41 % |
PS |
5e
|
10. Roland VAN den EYNDE |
8,18 % |
PS |
3e
|
11. Jacques TEHEUX |
7,64 % |
écolo plus |
8e
|
12. Yves TRILLET |
7,44 % |
MR |
3e
|
Les Dépenses électorales.
Y a-t-il corrélation entre les dépenses électorales et le résultat des
élections ?
Nonobstant le fait que le tableau des dépenses déclarées officiellement
semble le démontrer, rien ne permet de l’affirmer. On peut tout aussi
bien émettre l’hypothèse que les dépenses reflètent les forces en
présence sur le terrain et leur représentativité.
La réalité étant probablement une combinaison de ces divers facteurs.
On relèvera cependant l’avantage du parti au pouvoir qui bénéficie
gratuitement de la publicité engendrée par les publications communales,
les manifestations, les inaugurations et la soirée du Bourgmestre,
programmées par hasard pendant la campagne électorale !
D’autre part, il y a lieu de signaler que les publications distribuées
au mois de juin ne sont pas prises en compte.
2012 |
PS |
MR |
cdH |
écolo plus
|
Dépenses déclarées |
17.896 € |
11.277 € |
7.022 € |
4.906 € |
Score obtenu |
48,85 % |
24,30 % |
13,98 % |
12,88 %
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Le Défi.
Le
nombre d’électeurs absents ou abstentionnistes exprime un malaise
important par rapport à la classe politique. Cela traduit-il un
désintérêt pour la gestion publique, un sentiment d’impuissance ou de
découragement face à une crise qui se prolonge, une désapprobation du
comportement des élus, un rejet du système démocratique ?
Un peu de tout sans doute. Dès lors, dans un contexte où on privilégie
souvent l’immédiateté et l’individualisme, il importe de s’interroger
sur notre avenir.
Comment, à notre modeste niveau, rencontrer les grands enjeux de
demain, répondre aux problèmes d’ordre éthique, sociétal, énergétique,
urbanistique, climatique ?
En résumé, comment faire émerger des interrogations intégrant le long
terme et remobiliser la population en faveur d’un projet politique
démocratique, innovant, solidaire et enthousiasmant, tel est, à notre
avis, le principal défi auquel nous sommes confrontés
actuellement ?
Pascal
ÉTIENNE.
Le 05 janvier
2013.
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