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Toiture
en Détresse de l’Église Saint-Lambert

Comme nous le démontre un
exemple récent, le besoin de se justifier pousse quelquefois certains
responsables à prononcer des propos aberrants.
Il faut savoir qu’à l’initiative d’un voisin attentif à la conservation
du patrimoine local, l’échevin concerné est informé le 15 juillet de
l’existence d’un trou dans la toiture de l’église classée Saint-Lambert
suite au déplacement de quelques ardoises. Le bon sens indiquerait de
profiter de la présence d’une entreprise sur les lieux pour exécuter
cette réparation mineure d’urgence.
Rappels lui sont adressés le 16 août et le 16 septembre.
Interrogé au Conseil communal du 23 septembre sur les raisons de son
silence et de son inaction, l’échevin Alain Delchef s’égare dans une
réponse stupéfiante :
« Saint-Lambert
est une église classée. On ne peut pas faire n’importe quels
travaux. », et à la question « on ne peut pas remettre
une ardoise ? » « Légalement non »
assure-t-il.
Ainsi donc si l’on en croit l’échevin, la loi l’empêcherait de faire
remettre en place 3 malheureuses ardoises responsables d’infiltration
d’eau susceptible de détériorer gravement le fameux plafond armorié.
Ledit plafond, rappelons-le, est le principal joyau de cet édifice
attesté par une nouvelle publication scientifique *.
Selon l’expression wallonne, allez dire cela derrière un cheval de bois
et vous recevrez une fameuse ruade.
Effectivement,
renseignements pris, une brochure de la Région wallonne elle-même contredit
notre échevin en rappelant que c’est une obligation légale
des propriétaires de biens classés d’en assurer l’entretien (p 13) et
de citer en exemple le contrôle et le remplacement des ardoises cassées
ou manquantes !
Mais quel est donc le but
de
cette politique qui consiste à laisser se détériorer les éléments les
plus précieux de notre patrimoine pour ensuite se lamenter du coût
exorbitant de leur restauration ?
Et que dire du soutien
sans faille du cdH local à cette politique ?
* L’église Saint-Lambert
de Soumagne, ses caissons armoriés et essai de prosopograhie
Pierre
COSTE et Pierre KOEMOTH
Bulletin
de la Société Royale des Archives Vervétoises
Tome
XXXII (2010-2011)
Pascal
ÉTIENNE
Septembre 2013
P.-S.
Hélas, les malheurs de notre vieille église ne s’arrêtent pas là.
Malencontreusement, le personnel de la firme chargé de démonter les
échafaudages a, tel qu’on peut le voir sur la gauche de la photo du
haut, abîmé la partie récemment remise à neuf !
Contrairement à ce que certains imaginent, la réfection de la toiture
principale ne fait pas partie de la première phase des travaux de
restauration. Néanmoins, aux dernières nouvelles annoncées par
l’échevin au Conseil communal supplémentaire du 30 septembre, un
reliquat de budget permettrait d’envisager quelques travaux de
maintenance, notamment des corniches, ce qui au vu de la photo
ci-dessous ne serait pas un luxe.
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