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Primes à
l'Isolation en Question
L’énergie la moins chère étant celle non
utilisée, personne ne conteste la priorité à donner en cette matière
aux mesures d’économie. En ce qui concerne le chauffage des bâtiments,
l’isolation est par conséquent l’action à privilégier.
À juste titre, la commune de Soumagne a apporté sa pierre à l’édifice
des incitants en octroyant, en sus de la Région wallonne, des primes à
l’isolation des toitures et au placement de double vitrage. Néanmoins,
cette question faisait débat au Conseil de février malgré la
convergence des programmes des différents partis, à savoir :
- cdH :
« Développer les actions du guichet de l’énergie soutenu par une
attribution échevinale »
- écolo plus : « Développer les
incitants aux économies d’énergie dans un esprit de justice
sociale »
- MR :
« Soutenir la population dans la transition énergétique en
élargissant les conditions d’octroi des primes »
- PS :
« Accroissement des moyens dédicacés à l’octroi des primes
“économies d’énergie” »
On aurait donc pu, au
sein de la commission adéquate, élaborer ensemble une nouvelle formule
plus généreuse. Par mesure d’économie dit-il, l’Échevin y a renoncé et
le Collège a imposé son nouveau règlement.
Après s’être emberlificoté dans le bilan de l’année dernière,
M. Keris a, sans rire, expliqué que sa formule correspondait à une
augmentation puisque seuls 10.000 € avaient été prévus au budget
en début d’année 2012, avant d’être portés à 19.000 € par la suite.
Alors, un coup d’accélérateur ou un coup de frein ? Jugez
plutôt :
- Maintien du
montant par m², mais alors que ¾ des primes accordées en 2012 ont
dépassé 100 €, diminution en 2013 du montant maximum de 150 €
à 100 €.
- Budget limité à
15.000 €, alors que 16.635,27 €. ont été accordés en 2012.
Bref, une illustration
du sort peu enviable des Conseillers de la majorité PS-cdH. Être
contraints dès la première mesure budgétaire de renier ses promesses
électorales ne doit pas les réjouir !
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Cependant, le montant des primes n’est qu’un aspect du problème. Qui
souffre le plus du coût de l’énergie ? Évidemment, les personnes
précarisées et à faible revenu. La réglementation actuelle leur
permet-elle un accès aisé à ces primes ? Rien n’est moins sûr, et
faute de recueillir les données statistiques, le pouvoir communal est
incapable de nous répondre.
On peut néanmoins formuler une hypothèse. « Les pauvres ont
payé les placements des riches », proclamait dernièrement
dans la presse le député wallon MR David Carinval à propos des panneaux
photovoltaïques (Le Soir, 20-02-2013).
Il ne nous est pas possible de vérifier. Mais sans pouvoir qualifier de
riches, la plupart des bénéficiaires, la seule observation des
habitations équipées permet effectivement de douter des
caractéristiques sociales d’une telle politique.
À l’extrême, si par exemple Lakshmi Mittal habitait Soumagne, il
pourrait bénéficier de primes communales puisqu’aucun critère social
n’est prévu ! Combien de personnes à faible revenu ou précarisées
en bénéficient-elles ? On est en droit de s’interroger.
Que ce soit en fonction des revenus des ménages comme en Régions
wallonne et bruxelloise à l’initiative d’Écolo ou du revenu cadastral,
en tout état de cause, la modulation des primes en fonction de critères
sociaux nous paraît nécessaire à une plus grande efficacité.
Mais allez comprendre pourquoi la majorité PS-cdH est sourde à cette
problématique sociale !
Pascal
ÉTIENNE.
Le 12 mars
2013.
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