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Maladresse ?
À juste titre, certains ont été
intrigués par une interpellation ajoutée par le chef de groupe du PS à
l’ordre du jour du Conseil communal du 22/04/2013 et intitulée :
« Travaux pour le compte de particuliers ».
De quoi s’agit-il ?
En somme, d’une affaire banale du « vieux PS » soumagnard.
Il s’agissait de porter à la connaissance du Conseil les dispositions
prises par le Collège communal en conclusion d’une enquête achevée le
27 mars et d’un courrier du 2 avril d’une employée d’administration (1).
Suite à des rumeurs, celle-ci informait les autorités que des travaux
ont été effectués à son domicile et à son insu par du personnel
communal dans le cadre de la réalisation en juin 2012 d’une piste de
pétanque.
Relatés de façon poétique par le Bourgmestre, les événements se
résument cependant à peu de chose. À l’époque, premier Échevin,
l’auteur de cet ouvrage particulier aurait « accepté » un
coup de main proposé par un grutier communal. Ce qui, tenez-vous bien,
a même permis à la commune d’« économiser » le coût et le
versage de gravats dans un dépôt privé et ne justifiait par conséquent
aucune sanction notoire.
Néanmoins, une note de service a été adressée au personnel rappelant
les règles en la matière, l’ancien mandataire a été sévèrement
réprimandé pour sa « grande maladresse », tandis que la
bénéficiaire malgré elle de ces travaux a remboursé le dol subi par la
commune, à savoir : 5 h de main d’œuvre, 2 h
d’utilisation de la pelleteuse et 3 h d’utilisation d’un camion,
tarifées chacune à 25 € l’unité.
Le dol étant ainsi défini par notre dictionnaire :
« Manœuvres frauduleuses, agissements malhonnêtes destinés à
surprendre et tromper une personne pour lui faire prendre un engagement
qu’elle n’aurait pas pris », on imagine dès lors que, selon
M. Janssens, l’« adresse » consiste à frauder sans se
faire prendre !
Le chef de file du MR ayant opportunément rappelé qu’en pareil cas, la
loi imposait d’informer le Procureur du Roi des faits reprochés au
précédent Échevin des travaux, cette décision fut prise au Conseil de
mai par 17 oui, 5 non et 2 abstentions au vote secret.
Toutefois, le problème me paraît personnellement plus politique que
judiciaire, mais la balle étant, conformément à la loi, dans le camp de
la justice, à elle d’agir en toute indépendance s’il y a lieu.
Ajoutons pour la bonne compréhension des faits que cette affaire était
l’objet principal de la lettre anonyme envoyée à plusieurs Conseillers,
et à laquelle je faisais référence il y a peu sans en dévoiler le
contenu.
Qu’en penser ?
Ne soyons pas hypocrites. Ceci n’est pas un cas isolé, unique.
Les anciens s’en souviennent. Dès le début de l’ère Janssens, l’Échevin
libéral ayeneutois de cette mandature se faisait une spécialité de
réaliser des travaux avec les moyens communaux au bénéfice de ses
électeurs. Qu’on se rappelle certaines allées de garage par exemple.
Par la suite, d’autres « rumeurs » faisant notamment état de
prestations réalisées au profit de l’ancien Échevin des travaux
incriminé dans ce dossier ont circulé.
Que le Bourgmestre ait diligenté une enquête afin d’établir
officiellement la fraude, voilà ce qui, à notre connaissance, est neuf.
Ce changement d’attitude peut avoir plusieurs raisons. S’agit-il :
- D’un sursaut
d’éthique, dont on aurait souhaité d’un point de vue moral qu’il eût
lieu avant les élections ? Ce qui malgré tout serait réjouissant.
- D’une conséquence
du renouvellement
des cadres du parti dont la nouvelle vague ne supporte plus les
méthodes du « vieux PS » ? Ce serait rafraîchissant.
- De la mise en
cause d’un Échevin parce qu’il ne fait plus partie du Collège
communal ? Ce serait peu glorieux.
- D’une réaction
nécessaire d’un
Collège communal aux abois et acculé par la divulgation annoncée de ces
malversations ? Ce serait réaliste.
Quoi qu’il en soit, ce
rappel à l’ordre est une évolution heureuse des mœurs politiques dont
écolo est incontestablement depuis sa création un fer de lance.
Paradoxalement, cela semble aussi indiquer que cette équipe de fin de
règne n’est plus totalement soutenue que par le cdH, seul parti muet
comme une carpe face à ces événements.
Pascal
ÉTIENNE.
Le 14 juin
2013.
(1) Procès-verbal du Collège
communal de Soumagne du 15/04/2013.
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