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Changer
les pratiques partisanes ?
Dernièrement, nous citions le
Bourgmestre de Bruxelles pour ses déclarations respectueuses envers le
Conseil communal de sa ville. Or cette semaine, un an après avoir pris
l’engagement auprès de ses électeurs d’assumer entièrement un nouveau
mandat, nous apprenons sa démission.
Dans la presse et les partis concurrents, les qualificatifs ont fusé.
Citons pêle-mêle : Bruxellois dupés – trahison – abandon – fausse
note – manque de transparence – succession cachée – opacité – farce
électorale – mensonge des socialistes – opérations occultes – vieilles
pratiques – déni de démocratie – mépris du citoyen – désinvolture –
cynisme – lamentable…
En comparaison, nos commentaires publiés à l’occasion de l’abandon par
M. Janssens de son mandat à Soumagne dans les mêmes conditions
apparaissent bien sages et particulièrement modérés.
Au-delà des considérations partisanes, qui nous dira l’impact de ce
déficit d’éthique sur la méfiance croissante de la population envers le
monde politique et sur l’attrait des thèses extrémistes ou simplement
qualifiées de « populistes » ?
Pensons par exemple au nombre inquiétant de nos concitoyens n’exerçant
plus leur droit électoral. Pour rappel, ils furent 725 à voter blanc et
1.441 à ne pas se déplacer, soit au total 17,9 % de la liste
d’électeurs de notre commune en 2012.
Cette même réflexion nous vient à l’esprit quand nous entendons
certains mandataires de la majorité PS-cdH se réjouir de l’efficacité
de leurs actions grâce à leurs contacts privilégiés et à leur proximité
avec un ministre ou des membres de son cabinet.
Il est triste de penser que, par exemple, la sécurité routière est
tributaire d’une politique basée sur la « particratie », le
clientélisme ou des passe-droits et non sur l’urgence déterminée par le
degré du danger encouru par les usagers.
Outre l’inconscience de s’enorgueillir de participer à de telles
dérives, ce qui est frappant, c’est la banalisation de ces pratiques
qui s’apparentent à une forme larvée de corruption. « Qu’y faire ? C’est ainsi que fonctionne la politique » entend-on parmi les
militants résignés et néanmoins dévoués.
On justifie ainsi des comportements inéquitables qu’on perpétue sans
remords au profit de son clan ou plus généreusement de sa
communauté ?
Personnellement, j’ai toujours eu du mal à me résoudre à ce fatalisme
et il me fut quelquefois reproché d’encore croire à la noblesse de
l’engagement politique proscrivant ces vieilles pratiques partisanes.
Mais qui sait ? Peut-être suis-je un naïf, un idéaliste, un
retardé qui n’a pas su se départir de ses illusions de jeunesse ?
Pascal
ÉTIENNE.
Le 06 novembre
2013.
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