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«…Tout
va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très
bien.
Pourtant, il faut, il faut que
l’on vous dise,
On déplore un tout petit rien… »
Ray
Ventura
Paroliers : Paul Misraki, Charles Pasquier, Henri Allum
https://www.youtube.com/watch?v=LEwMIN3nDqMo
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Accord gouvernemental – Tout va très bien…
En
Belgique, la législation électorale est ainsi faite que tout
gouvernement est obligatoirement une
coalition de plusieurs partis. Ceux-ci ayant une vision de la
société différente et des objectifs contradictoires, un accord
gouvernemental est inévitablement le résultat d’un compromis.
Qui dit compromis, dit que chaque protagoniste a obtenu d’y inscrire
des points de son programme et a dû en concéder d’autres à ses
partenaires. Il ne devrait par conséquent avoir aucune honte pour chacun à faire le bilan de ses
réussites et de ses insuccès.
Telle est
la règle, mais en politique, cela ne se passe pas souvent comme cela. À
entendre les présidents des 7 partis du nouveau gouvernement, on se
croirait à une baraque de la foire d’octobre. Tout le monde gagne !
(Notons au passage qu’il en fût de même à la commune de Soumagne, mais
tel n’est pas notre sujet aujourd’hui).
Avec un
enthousiasme mal venu 493 jours après les élections, nous avons ainsi
entendu chacun débiter la liste de tous les avantages de cet accord
pour son électorat privilégié. C’est ainsi qu’on nous promet notamment des
investissements en faveur :
- des
pensionnés ;
- des hôpitaux, du personnel soignant ;
- du Green Deal, de l’environnement, du climat ;
- de l’énergie ;
- des transports en commun ;
- du plan de relance, de l’emploi ;
- des PME ;
- de la police, de la justice.
En fait,
une série impressionnante de dépenses susceptibles de contenter la population entière.
Et tout cela, sans nouvelles taxes !
Supposons
que ces promesses deviennent réalité, tout sera donc pour le mieux dans
le meilleur des mondes. Réjouissons-nous, tout va très bien… cependant, on
déplore un tout petit rien !
Quoi qu’on
en dise, indépendamment de la rentabilité de certains investissements,
il faudra emprunter des milliards
supplémentaires pour équilibrer les budgets. Certes, rien de
dramatique en soi puisque les taux sont toujours au plancher.
Néanmoins, il faudra bien rembourser un jour.
Attendons-nous
par conséquent à ce que lors du ou des prochains gouvernements, on nous
tienne un discours d’austérité,
avec cette question lancinante : qui va payer ?
Chat
échaudé craignant l’eau froide, qu’on nous permette donc d’être
sceptique. À coup sûr, après l’euphorie viendra le revers de la
médaille. Dans ce cas, tout étant rapport de force, on nous prépare
sans nul doute quelques conflits
sociaux d’importance pour les années à venir.
Désolé de
paraître pessimiste, mais c’est aujourd’hui ma conviction profonde.
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne,
le 3 octobre 2020
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