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« On
n’a pas encore compris qu’on peut augmenter le prix unitaire de
l’énergie, mais que si on stimule la diminution de la consommation, on
peut réduire les factures »
Jean-Pascal VAN
YPERSELE
Vice-Président du GIEC
« Le Soir », 26-27/04/2014
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Un cadeau
empoisonné ?
Il
est quelquefois de fausses « bonnes nouvelles ». Ainsi en
est-il de la diminution récente de 21 à 6 % de la TVA sur
l’électricité décidée par le Gouvernement à l’initiative du Ministre
socialiste Van de Lanotte.
Quoiqu'elle soit saluée par beaucoup, nombre d’observateurs ont déjà
relevé le côté opportuniste de cette politique. En effet, non seulement
cette mesure est favorable à leurs auteurs en période préélectorale,
mais son impact sur l’indice des prix reporte la prochaine indexation
des salaires et allocations à l’année prochaine selon les prévisions.
On reprend ainsi partiellement d’une main ce que l’on donne de l’autre.
D’autre part, comme le rappelle M. Van Ypersele, il y a deux
façons de réduire le coût des factures énergétiques :
- en
diminuant le prix unitaire ;
- en
diminuant la consommation.
Dès
lors, du point de vue de la consommation, quelles seraient les bonnes
politiques énergétiques ? Selon nous, il n’y a guère de
doute. Elles doivent être évaluées selon deux critères :
- Les
mesures prises contribuent-elles à réduire les coûts en diminuant la
consommation énergétique ?
- L’aide des pouvoirs publics se concentre-t-elle
en faveur des
personnes et des familles à faibles revenus qui sont dans
l’impossibilité d’investir dans ce domaine par leurs propres
moyens ?
Or, de ce point
de vue aussi, en réduisant les incitants à économiser
l’énergie et en profitant davantage aux gros consommateurs
d’électricité, la réduction de la TVA n’est ni efficiente, ni sociale.
Par ailleurs, on a pu constater la même discrimination sociale au
niveau wallon. En suite à la réglementation du Gouvernement précédent
PS-cdH en matière de primes à l’isolation et aux énergies
renouvelables, la Wallonie a dépensé beaucoup d’argent en faveur de
contribuables n’en ayant pas toujours le besoin.
Il suffit de regarder les toits et de constater qu’il y a davantage de
grosses villas que d’habitations modestes qui ont bénéficié d’aides au
placement de panneaux photovoltaïques. En conséquence, les moins nantis
ont souvent contribué à favoriser les plus fortunés !
Toutefois, le Gouvernement actuel PS-cdH-écolo a modifié ses
réglementations afin de privilégier l’aide aux faibles revenus. Certes
trop tard, et insuffisamment à notre avis, mais il s’agit d’un pas dans
la bonne direction.
Hélas, tout le monde n’a pas encore compris ou feint de ne pas
comprendre. Ainsi, le Collège PS-cdH de Soumagne a refusé la
proposition d’écolo plus d’aligner les conditions d’octroi des primes
énergies 2014 sur celles du nouveau règlement de la Région wallonne.
Fait d’autant plus regrettable que ce système aurait considérablement
simplifié le travail administratif communal.
La constatation est amère. Du fédéral à la commune, il n’est
manifestement pas encore acquis pour toutes les autorités publiques de
partager cet objectif commun : « aider prioritairement la
population la plus démunie à diminuer sa facture énergétique en
stimulant la réduction de sa consommation ».
Au risque de nous répéter, il nous reste donc à continuer sans relâche
à taper sur le clou.
Pascal
ÉTIENNE
Avril 2014
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