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… On reviendrait ainsi à une version limitée et encadrée de la
véritable “règle d'or” : un État ne peut pas emprunter pour financer
ses dépenses courantes ; en revanche, il peut emprunter pour financer
des investissements productifs qui augmentent le potentiel de
croissance à moyen et long terme. »
Philippe Maystadt
Ministre d’État
Ex-président de la BEI
LE VIF 28/11 au 4/12/2014
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Quel budget ?
Il en est des communes comme de l’État ; sous peine de dérives budgétaires, on ne peut pas emprunter pour financer ses dépenses courantes
( personnel, chauffage, éclairage, frais de bureau, carburant,
entretien des bâtiments et du matériel, etc.). Dans le budget communal,
elles sont répertoriées dans la partie dénommée « ordinaire ».
Par contre, dans le budget « extraordinaire », on trouve les dépenses d’investissement,
c'est-à-dire celles dont l’effet se répartit sur plusieurs années et
pour lesquelles on a généralement recours à l’emprunt ( construction
des bâtiments, infrastructures routières, achat de matériel roulant ou
informatique, etc.).
Or, la situation financière de notre commune n’échappe pas à la
règle : à tous les niveaux de pouvoir, nous vivons des moments
difficiles. La confection par la majorité du budget pour l’année
prochaine s’avère à ce point compliquée que la présentation de celui-ci a été retardée.
L’état des finances communales de Soumagne a aussi d’autres
conséquences. Il est notamment la cause d’un conflit ouvert entre le
Collège et la Direction du CPAS dont il y a lieu de s’inquiéter. En
effet, outre les problèmes de gestion, l’enjeu est de limiter la réduction de certaines aides à notre population la plus défavorisée.
Les mesures du Gouvernement Di Rupo excluant bientôt de nombreux
chômeurs du paiement de leurs allocations ne sont évidemment pas
étrangères à cette situation. Pour sortir de cette impasse, le Conseil
de l’Action Sociale, entre autres mesures, invite le Conseil communal à
solliciter un prêt auprès du CRAC, c'est-à-dire du Centre Régional d’Aide aux Communes.
Sachant qu’un tel prêt est subordonné à l’élaboration d’un Plan de
gestion, il est permis de s’interroger sur le bien-fondé de cette
démarche où le Pouvoir communal risque de perdre son autonomie au profit des techniciens de la Région wallonne.
Quoi qu’il en soit, la misère des finances communales doit-elle nous
conduire à abandonner la plupart des investissements ? Nous ne le
pensons pas. Si l’on se réfère à la réflexion de M. Maystadt,
abandonner les investissements « productifs » serait une erreur.
Au niveau de notre commune, on peut notamment classer dans cette catégorie les dépenses visant les économies d’énergie,
par exemple : l’amélioration de l’isolation des bâtiments et des
systèmes de chauffage ou le placement de panneaux photovoltaïques.
Si ces investissements permettent de s’autofinancer, c'est-à-dire si
les économies prévues permettent de rembourser les prêts consentis pour
ces travaux, ce ne serait plus une erreur, mais une faute de gestion de ne pas les réaliser.
Aurons-nous avec le prochain budget, la proposition d’une étude approfondie
de tous les bâtiments communaux permettant d’identifier ces
investissements productifs, de les classer par priorité et d’établir un
plan de mise en œuvre ?
Rien n’est moins sûr ; tel est pourtant le projet que le Conseil communal attend depuis trop longtemps de la part du Collège PS-cdH.
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne, le 12 décembre 2014
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