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Faux et
Vrais Scandales électoraux
Rappelons d’abord qu’en Belgique, notre
système politique fonctionne selon le modèle appelé « Démocratie représentative ».
Par leur vote, les citoyens délèguent leur pouvoir aux parlementaires
qui agissent selon la règle de la majorité.
Ces procédures électorales, qualifiées quelque peu erronément de
« proportionnelles », sont en réalité défavorables aux petits partis.
Mais, jusqu’à preuve du contraire, les participants aux scrutins en
acceptent les règles.
Contrairement à de nombreuses déclarations, le « gagnant »
n’est pas le parti qui a le plus progressé par rapport aux élections
précédentes, mais serait celui qui, à lui seul, obtiendrait une
majorité de sièges. Sinon, le PTB qui a plus que quadruplé son score de
2009 devrait être déclaré vainqueur des élections !
Or, nonobstant cela, criant au déni de démocratie, les dirigeants du MR
se sont offusqués du projet de formation du Gouvernement wallon par la coalition PS-cdH.
En fait, il s’agit là de gesticulations médiatiques orchestrées par des
politiciens frustrés. Car, n’en déplaise aux râleurs du MR, eu égard à
la législation et puisqu’il n’y a pas de « gagnant »,
l’association majoritaire du PS et du cdH pour gérer la Région wallonne
est parfaitement légitime.
C’est donc un
faux scandale.
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Par ailleurs, nous
avons déjà publié sur ce site notre avis à propos du vote électronique
actuel dont les résultats sont incontrôlables
par les citoyens. Si besoin en était, les élections du 25 mai
ont confirmé les lacunes de ce système.
L’annulation d’environ 2.000 votes valables, mais illisibles par les
ordinateurs à cause d’erreurs dans un nouveau programme est totalement inacceptable.
Dans ce cas, on peut franchement parler d’un vrai scandale
électoral.
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Par opposition, le vote
par papier a ceci d’avantageux qu’il
permet de vérifier les résultats en cas de contestation ou de
doute. Toutefois, dignes d’une république bananière, des lois belges
incohérentes stipulent que le Parlement doit décider de la validité de
l’élection de ses membres.
Ainsi, dans la circonscription de Charleroi aux élections du Parlement
wallon, à 14 voix près, le
PTB pourrait obtenir un élu, voire deux, au détriment du cdH et du PS.
Or, il y a là-bas 21.385
bulletins blancs ou déclarés nuls ! D’où la demande du PTB
d’opérer un recomptage des bulletins dont certains seraient douteux.
« Nous avons confiance en nos
témoins », déclare le chef de file du cdH. Confiance ?
Probablement, oui, mais en quoi ? En la validité des bulletins ou
en la certitude qu’un recomptage
serait dangereux pour la validation de l’élu de son parti ?
Cette dernière hypothèse est la plus plausible, car si la certitude de
la régularité du vote était présente, pourquoi la majorité PS-cdH se serait-elle opposée
au recomptage des bulletins ?
Manifestement, il s’agit là d’un véritable scandale
démocratique.
Pascal
ÉTIENNE.
Le 18 juin
2014.
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