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J’ai
testé… les tests électoraux
En
collaboration avec les universités qui les ont conçus, des médias
proposent des test électoraux sur leur site internet. Leur prétention
est d’établir votre degré
d’affinité avec les différents partis. Par
curiosité, j’ai testé l’une ou l’autre application.
Je vous livre les résultats :
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Degré d’affinité |
Partis politiques |
Test
Le Soir – ULB
Général |
Test
La Libre – UCL
Belgique |
Test
Le Vif – euandi
Europe |
Moyennes |
écolo |
71 % |
66 % |
79 % |
72 % |
PS |
69 % |
57 % |
78 % |
68 % |
FDF |
63 % |
62 % |
76 % |
67 % |
cdH |
64 % |
57 % |
72 % |
64,3 % |
MR |
45 % |
45 % |
70 % |
53,3 % |
PTB |
69 % |
– |
– |
|
RWF |
62 % |
– |
– |
|
PP |
45 % |
– |
– |
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Qu’en penser ?
Sans surprise, écolo est le plus proche de mes
convictions. Le constat est donc rassurant. Néanmoins, les résultats ne
m’apparaissent pas refléter
parfaitement ma perception des partis
politiques.
Alors qu’aux extrêmes, le PTB et le PP bénéficient d’un classement trop
avantageux à mon goût, le contraste est étonnamment faible au niveau
européen. D’autre part, les fidèles lecteurs de mes articles seront
quelque peu surpris de ma relative
proximité avec le PS. Comment
l’expliquer ?
La méthode contient en elle-même ses propres limites. J’en retiendrai
trois :
- Le choix
des questions limité à 25,
30 ou 35 et les possibilités de nuancer les réponses (3 à 6) ne
permettent pas nécessairement d’exprimer toutes nos préoccupations avec
le degré de précision souhaité.
- Les
questionnaires ne prennent pas
toujours en considération nos priorités alors que, selon les individus,
certains sujets apparaissent dérisoires et d’autres d’une extrême
importance.
- C’est, me semble-t-il, le défaut
majeur : ces questionnaires sont basés sur les programmes des
partis.
Or, une évaluation pertinente conduirait à analyser, non pas ce qu’ils
disent, mais ce qu’ils font, et l’expérience nous enseigne que
le fossé
entre les deux est parfois énorme.
Pour illustrer ce 3e
point, nous nous contenterons d’une anecdote récente. Vous avez sans
doute constaté cette semaine que tous les panneaux publics d’affichage
électoral de notre commune étaient complètement accaparés par le PS.
Cette action, somme toute banale, révèle pourtant une conviction ancrée
dans la culture des militants et dirigeants socialistes selon laquelle
les biens publics leur
appartiennent puisqu’ils en sont les
gestionnaires majoritaires. Évidemment, vous ne lirez jamais cela dans
un programme !
Qu’en conclure ?
Même si on approuve largement le programme d’un parti, il est essentiel
de s’interroger davantage. Pour se forger une opinion, il faut donc non
seulement se poser les bonnes questions, mais analyser au préalable ses
pratiques et ses comportements.
Dans quelle mesure, par
exemple, un parti et ses candidats sont-ils
prêts à sacrifier leurs
bonnes intentions et leurs objectifs en faveur d’une participation
gouvernementale et de ses mandats dérivés ?
Certes, les coalitions
exigent des compromis, mais le prétexte est quelquefois aisé pour
justifier ses renoncements. Dès lors, d’aucuns, de plus en plus
nombreux, expriment leur désappointement en s’abstenant de participer
au scrutin.
Pourtant, en étant
vigilant, il est encore possible pour chacun d’entre nous d’émettre un
vote en faveur d’un parti ou d’un
candidat pouvant emporter notre
adhésion. À quelques jours de ces élections qu’on nous annonce
cruciales, c’est tout le mal que je vous souhaite.
Pascal
ÉTIENNE.
Le 16 mai
2014.
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