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« Trois
mandats, c’est assez, parce qu’il y a des cercles et des clans qui se
créent.
Et cela, c’est très difficile à éliminer. »
Michaël GORBATCHEV
Ancien Président de l'URSS
J.T. RTBF du 25/12/2011
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De
l’Intérêt de la Limitation des Mandats exécutifs
C’est un
phénomène connu que nous avons déjà évoqué (1). Il est néanmoins
paradoxal de devoir prendre des
leçons de démocratie auprès d’un ancien dirigeant soviétique.
Certes, M. Gorbatchev évoquait le cas Poutine, mais il n’y a aucune raison que ce qui est
valable à un haut niveau de pouvoir ne le soit pas à la modeste échelle
d’une commune. Les difficultés actuelles de celle de Soumagne nous le
rappellent opportunément.
Le constat est là, implacable. C’est quand il a cessé d’être Échevin
que les abus de M. Desmit, dont la célèbre la piste de pétanque,
ont été reconnus par le PS et révélés au grand public. Il a fallu que
M. Janssens quitte sa charge pour qu’apparaisse au grand jour le
scandale des milliers d’heures supplémentaires qui compromettent encore aujourd’hui
la bonne
gouvernance de l’administration.
Il est clair qu’un renouvellement plus rapide des cadres aurait évité
ce genre de dérives ou à tout le moins diminué leur ampleur.
L’expérience montre en effet que les mandats exécutifs de longue durée
produisent fréquemment des effets comparables à ceux des dictatures.
Dans les clans qui se créent, personne n’ose mettre en doute la gestion du chef,
d’autant plus qu’au fil du temps la plupart de ses membres lui sont
redevables d’un avantage quelconque.
Quelle serait dès lors la durée maximale d’un mandat ? Trois comme
le suggère M. Gorbatchev ou deux comme pour la présidence des
États-Unis, de la France ou du Congo, soit de 8 à 10 ans ? En tout
cas, en ce qui concerne les communes, 12 ans seraient probablement une
période optimale.
Soyons lucides, les difficultés actuelles de notre commune sont pour
une large part le prix payé pour avoir laissé trop longtemps à sa direction les mêmes
personnes, empêchant par là de prendre les mesures utiles en
temps voulu.
Il serait par conséquent malhonnête
d’imputer à la seule Bourgmestre actuelle la situation financière et
organisationnelle problématique de la commune de Soumagne. Toutefois,
quelques tergiversations néfastes et sa présence en qualité d’Échevine
à l’exécutif précédent ne permet pas non plus de l’exonérer de tout
reproche.
Mais ce serait une grande avancée
démocratique si ce principe universellement reconnu, y compris
dans les entreprises, de limitation des mandats s’appliquait à l’avenir
aux dirigeants de nos communes.
Hélas, malgré les restrictions adoptées sous la pression d’Écolo, les Bourgmestres les plus influents de
notre Région siègent encore au Parlement wallon qui est seul
habilité à prendre une telle mesure. Dans ces conditions de conflit
d'intérêts, on doute fort qu’ils soient disposés de bonne grâce à se
faire hara-kiri !
Pascal
ÉTIENNE
Le 28 Février 2015
(1) http://soumagne-ac.be/2008/08-02-Lizin.html
http://soumagne-ac.be/2011/anniversaire.html
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