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Quelles
Compétences ?
Souvent, des citoyens nous posent ce
type de questions : que pensez-vous de la nouvelle Bourgmestre, de
tel Échevin, de tel service communal ? Sont-ils compétents ?
Ainsi énoncées, elles nous paraissent infondées, car chacun de nous
peut s’enorgueillir de certaines compétences. En ce sens, personne n’est fondamentalement
incompétent.
Il serait donc plus pertinent de les formuler autrement, par
exemple : parmi ses compétences, telle personne possède-t-elle
celles utiles, voire nécessaires
à l’accomplissement de la tâche qui lui a été attribuée ?
Par ailleurs, en se référant au célèbre principe de Peter, on
pourrait ainsi s’interroger : tel mandataire n’a-t-il pas atteint
son niveau d’incompétence ?
Pourquoi évoquer ce sujet maintenant ? Simplement, parce que l’actualité communale nous en
offre l’opportunité.
Sachez qu’à la séance de mars, le Collège a soumis au vote du Conseil
un dossier relatif à l’instauration de marchés groupés bourré d’erreurs et d’incohérences.
Cependant, fait rarissime, en fournissant aux Conseillers une version
partiellement rectifiée dès le début de la réunion, le Collège
admettait certaines de ses bévues.
Dans la foulée, il faisait aussi son mea culpa à propos d’un autre
dossier de marché public litigieux évoqué le mois précédent à
l’initiative d’écolo plus . En refusant cette fois de nier l’évidence,
il rencontrait nos arguments en votant unanimement la délibération correctrice qui lui
était soumise.
On vous passe toutes les péripéties, mais accordons-lui néanmoins ce
mérite : avouer ses erreurs
constitue déjà en soi un premier signe de compétence.
Démarche pourtant difficile pour l’Échevin cdH concerné qui s’est textuellement justifié comme
suit : « Quand vous parlez
de professionnalisme, je pense quand même pouvoir dire que pendant 10
ans, j’ai été directeur d’une société d’achat où il y avait 750
personnes. Je sais un peu de quoi je parle. Je passe pas mal de temps à
essayer d’aider effectivement le service ».
Autrement dit, seul le personnel
serait en cause. Cette intervention appelle quelques
commentaires :
- S’il y a
déficience de membres du personnel, c’est que le Collège leur a confié
des tâches pour lesquelles ils ne possédaient pas les compétences
requises. Il en porte donc l’entière
responsabilité.
- Si
les entreprises privées
établissent leurs propres règles d’achat, le secteur public doit se
conformer à celles imposées par les législations européennes, fédérales
et régionales ; ce qui fait des marchés publics une matière spécifique
assez complexe.
- M. Keris a sûrement raison
d’affirmer qu’il était compétent dans son entreprise, mais il ne faut
pas comparer deux métiers
différents. C’est un peu comme si un
menuisier incapable de réaliser une fenêtre nous expliquait qu’il est
compétent, car dans un autre emploi il a déjà dirigé une équipe de
maçons.
- Même si on ne peut tout connaître,
il est du devoir d’un Mandataire public de combler ses lacunes dans les
matières de son ressort en ayant l’humilité de s’informer
consciencieusement.
Il ne faut cependant
pas désespérer de tout. Certes, c’était sous la contrainte de faits
indiscutables, mais en reconnaissant
quelques erreurs lors du dernier Conseil, la majorité PS-cdH a
fait un pas dans la bonne direction.
Néanmoins, comme en témoignent de nombreux dossiers, le chemin à parcourir est encore long
avant d’accéder à une bonne gouvernance !
Pascal
ÉTIENNE.
Soumagne, le 08 avril
2015.
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