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Construction contestée d’une Conserverie
de Fruits à Sonkeu
C’est
bien connu. En matière d’urbanisme et d'aménagement du territoire, les
décisions sont souvent ingrates
à prendre, tant il est difficile de ne mécontenter personne. Le nouveau
foyer de tensions de voisinage apparu rue Sonkeu à Melen au sujet de
l’implantation d’une conserverie de fruits nous le rappelle
opportunément.
Comment aurait-on pu ou aurait-on dû les éviter ? Il en est dans
ce domaine comme dans celui de l’éducation : faire accepter des
décisions exige de pouvoir s’appuyer sur des règles claires,
préalablement établies, connues de tous et comprises par chacun.
En l’occurrence, l’élément fondamental est le plan de secteur, mais ce
document est notablement insuffisant, y compris quand il est
rigoureusement respecté.
On y trouve par exemple des zones d’habitat et des zones agricoles
contiguës. Théoriquement, on pourrait donc construire, au bord de
l’une, une nouvelle habitation et au bord de l’autre, soit à
5-6 m, une porcherie industrielle.
Inutile de préciser que dans ce cas, les nuisances seront la source
d’appréciations diverses et d’inévitables conflits. Appelée au secours,
la Justice aura bien du mal à concilier les divers intérêts. Le
résultat sera donc la victoire de l’un sur l’autre, voire le
mécontentement de tous les protagonistes.
Sachant que les infrastructures d’une ferme sont bien plus imposantes
que par le passé, cette situation appelle d’autres solutions. C’est
ainsi que l’on revient à une vieille revendication d’écolo, à savoir
établir à Soumagne un « Schéma de Structure Communal ». Cette
option, un moment promise par le PS, a définitivement été abandonnée
par les édiles locaux actuels.
Dès lors, sans lignes directrices, on agit au coup par coup. Selon
quels critères ? Bien malin qui pourrait les définir. À des
situations semblables, le Collège communal émet quelquefois des
exigences différentes.
Ce schéma devrait entre autres permettre d’élaborer les conditions
favorables à la réconciliation des ruraux et des citadins, des
habitants avec les entrepreneurs, bref de favoriser un « vivre
ensemble » plus harmonieux.
Dans notre commune semi-rurale, un nouvel équilibre entre les fonctions
d’agriculture, d’artisanat, d’industrie, de logements, d’espaces
publics devrait s’établir. Par exemple, toute nouvelle implantation
agricole ou industrielle devrait être séparée d’une zone d’habitat par
une zone tampon de minimum 300 m, nous semble-t-il.
À défaut de telles règles, les pouvoirs publics se condamnent à attiser
les tensions de voisinage alors que leur rôle serait de les apaiser, ou
mieux, de les éviter. Ainsi en est-il à Sonkeu comme en témoigne
l’image ci-dessus.
D’autre part, quel avenir est-il promis en zone rurale aux anciens
bâtiments de ferme désaffectés ? Y a-t-il un règlement précis
applicable partout ?
Par ailleurs, il ne suffit pas de gérer le présent, il faut, autant que
faire se peut, anticiper l’avenir. Dans ce cas, si par le dynamisme de
ses propriétaires cette conserverie venait à se développer
considérablement, ce qu’on lui souhaite, on se dirigera tout droit vers
une situation conflictuelle permanente comparable à celle créée par
l’implantation à juste titre controversée de l’entreprise Joskin.
Quand il octroyé les autorisations requises, le Collège des Bourgmestre
et Échevins a-t-il pensé à cela ?
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 04 novembre
2015
L'état
d'avancemment actuel des travaux
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