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« Bien
informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils
deviennent des sujets. »
Alfred SAUVY
Le Pouvoir et l’Opinion
Paris, 1949
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Gestion
participative ?
Citée dans un
article des « Regards économiques de l’UCL » lu récemment, cette
référence m’est apparue d’une
brûlante actualité à Soumagne.
Le raisonnement de M. Sauvy, naguère célèbre chez nous pour son fameux
rapport sur le problème de l’économie et de la population en Wallonie,
est simple : sans information, il n’y a pas de participation possible
pour la population.
Du reste, on peut lire la même chose dans la « Charte
de la gestion participative » dont le pouvoir socialiste local a
longtemps fait grand cas dans notre commune :
- Article 1 : tout citoyen de Soumagne
a droit à l’information.
- Article 2 :
il ne suffit pas que la
population élise des représentants, il faut encore qu’elle soit
associée à la gestion que ces représentants assurent : c’est la gestion
participative.
- Article 3 :
le point de départ de toute gestion participative est l’information.
Ces intentions
louables ne seraient-elles qu’un exercice de propagande ? En tout cas,
sous l’égide de la nouvelle Bourgmestre, la participation annoncée des
citoyens a fait un grand pas en
arrière comme en témoignent ces deux exemples.
1. Assemblées de quartier.
Parce que les participants n’étaient pas
suffisamment nombreux, à moins que ce ne soit parce qu’ils se
montraient trop critiques, les assemblées de quartier établies par la
« Charte de la gestion participative » ont été brutalement supprimées.
Ce faisant, le Collège s’est octroyé
indûment une compétence du Conseil communal qui avait voté une
délibération instituant cette charte.
2.
Droit de regard.
Comme la loi nous y autorise,
nous avions demandé à deux reprises à recevoir une copie de certains
avis significatifs relatifs au projet de construction du centre
commercial dénommé « Central Piazza ».
Malgré une circulaire ministérielle confirmant ce droit sans équivoque,
les copies nous ont été illégalement
refusées sous prétexte que le dossier était toujours à
l’instruction.
Certes, nous ne sommes pas nés de la dernière pluie et les avons
obtenues par d’autres voies, mais ce qui a déplu souverainement à Mme
la Bourgmestre, c’est que des
extraits ont été dévoilés dans le feuillet d’information à la
population « Stop Piazza ».
Selon la nouvelle règle de la majorité PS-cdH, informer serait donc
devenu une infraction. Ou
plutôt, « toute information peut être publiée à condition qu’elle ne
soit pas dérangeante pour le Collège communal ».
Ramener ainsi les citoyens au rang de sujets, telle serait leur
volonté. Curieuse conception de
la démocratie et de la gestion participative n’est-il pas ?
Pascal
ÉTIENNE
Le 28 avril 2016
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