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« Pour
atteindre l’équilibre, nous devons vendre plus ou moins 25 ha par
an. »
Claude Klenkenberg,
Président SPI
« Le Soir » du 28 juin 2016
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Stop au
gaspillage de terres agricoles !
Bientôt, nous devrions
assister à l’inauguration du « zoning »
de Tignée-Barchon créé sur l’emplacement d’anciennes terres
agricoles d’une superficie de 11 ha. Pour ce faire, en
collaboration avec la commune de Soumagne, la SPI (1) a obtenu en 2004
une modification du plan de secteur afin de la transformer en zone
d’activité économique mixte et de l’équiper à cette fin.
Heureusement pour la sauvegarde de notre agriculture, les terres cultivables
sont nettement moins chères que les terrains constructibles,
quelquefois dans un rapport de 1 à 30. Mais cet état de fait a un effet
pervers. Vu leur prix, ces terres sont une solution facile pour y créer
des parcs industriels et dès lors sont particulièrement convoitées par
les organismes publics.
La sagesse voudrait que l’on récupère
en priorité les sites industriels désaffectés, mais malgré de
louables déclarations d’intention, ceci n’est malheureusement pas
toujours le cas. Pourtant, cela permettrait d’éviter l’expropriation de
terres à vocation agricole depuis des lustres. (Voir l’avis défavorable du CWEDD [2] sur ce dossier).
Or, selon son président, le paradoxe veut qu'au point de vue
financier, la SPI ait besoin de vendre un maximum
de terrains aménagés. En conséquence, elle a intérêt à ce
que les acheteurs s’approprient un maximum de superficie, donc soient
de grands gaspilleurs de terrains.
Garantes du bien public, il est du devoir des autorités délivrant les
permis de veiller à éviter pareil gaspillage. C’est très possible, car il y a des alternatives pour
autant que les intérêts financiers ne soient pas le principal critère.
Pour preuve, je prends souvent l’exemple du magasin IKEA que j’ai vu
construire à Anderlecht à proximité de mon lieu de travail de l’époque.
La zone de construction disponible était limitée, alors le magasin a été construit au-dessus
d’un parking d’un millier de places. Comparez avec l’IKEA de
Hognoul et les entreprises environnantes où les parkings consomment des
hectares de terres hesbignonnes.
La SPI vient d’en faire elle-même la démonstration. En inaugurant
dernièrement le site du Val Benoît, elle est fière d’annoncer que ce type de structure
verticale permet de concentrer
sur 9 ha des bâtiments occupant par ailleurs 20 ha.
Autrement dit, elle se fait une gloire de déclarer qu’elle gaspille habituellement plus de la
moitié des espaces nécessaires aux activités économiques. C’est
d’autant plus choquant quand ces espaces sont des terres agricoles de
qualité !
Alors, que va-t-on faire à
Tignée ? Gaspiller pour des parkings et des bâtiments sans étage
ou utiliser parcimonieusement l’espace comme on sait le faire quand les
contraintes l’imposent ?
Tel est l’enjeu des prochains permis de bâtir au parc d’activités
économiques de Tignée pour lesquels il s’agira d’être particulièrement vigilants,
sinon les générations futures pourraient un jour nous le reprocher !
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne, le 23 octobre
2016
(1) À l’origine : Société Provinciale d’Industrialisation.
(2) Conseil Wallon de l’Environnement pour le Développement Durable
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