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Cumuls
justifiés ?
S’ils ne peuvent
invoquer l’argent, le pouvoir ou la gloriole, comment les
parlementaires et ministres justifient-ils leurs cumuls ?
En
arguant du besoin de rester en contact de la population, donc de la vie
réelle.
- C’est
l’argument éculé encore le plus souvent entendu. Comme s’il fallait
être Bourgmestre ou Échevin pour rencontrer la population.
- Au
contraire, n’avoir qu’un seul
mandat, c’est se réserver la possibilité de dégager du temps disponible
pour faire son marché, participer à la vie sociale, culturelle ou
sportive — hors les « business seats » — de sa communauté.
En
prétextant de la nécessité d’assumer le rôle de porte-parole de leur
communauté.
- « Si
je cumule des fonctions de parlementaire et d’échevin, c’est parce que
je veux que la voix des Villes comme Liège, des quartiers comme Wandre…
la voix de ceux d’en bas, dont je suis et resterai, soit entendue et
relayée partout » s’est défendue Julie Fernandez Fernandez.
- Pauvre PS qui se bat pour un emploi
pour tous, mais n’a pas à Liège deux personnes capables de faire
entendre la voix de « ceux d’en bas » !
- Ainsi, contre son gré, cette
pitoyable dame en pleurs est « obligée » de sacrifier sa
famille pour
assumer deux emplois à temps plein ! On n’ose imaginer ce que
deviendrait Wandre et Liège si elle venait à disparaître.
En
soulignant l’avantage pour leur ville ou commune.
- En d’autres mots,
c’est profiter d’une situation pour servir un intérêt particulier
auquel on est lié au détriment de l’intérêt général censé être la ligne
de conduite.
- « Je reconnais l’apport de Michel
Daerden : sans lui, pas de subsides pour tout réaliser »
disait
Stéphane Moreau en 2011 après avoir débarqué son Ministre du mayorat
d’Ans. (2)
En
conclusion :
Si aucun de ces arguments ne paraît honnêtement justifié, le dernier
est particulièrement condamnable du point de vue éthique puisqu’il
s’apparente au népotisme, c’est à dire abuser de son influence pour
procurer des avantages à sa famille ou ses amis.
Dernièrement, les médias (3) relataient les conférences de presse des
Ministres président et vice-président de la Région wallonne,
MM. Magnette et Prévot. Coiffés à cette occasion de leur casquette
de Bourgmestre, ils exposaient les projets de leur ville Charleroi et
Namur, soutenus par... la Région wallonne !
En l’occurrence, c’est la définition parfaite du conflit d’intérêts, un
mal enraciné à bannir en toutes circonstances.
« Ce cumul, je le défendrai » a de son côté prévenu Julie
Fernandez. Et c’est bien là le drame, puisque ce sont les
parlementaires eux-mêmes qui sont chargés de définir les règles.
Pourtant, supprimer les cumuls de mandats électifs serait une saine
mesure, de surcroît la plus simple à mettre en œuvre !
Et s’ils ne sont pas convaincus, pourquoi ne pas oser solliciter
démocratiquement l’avis de la population ?
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne, le 18 mars
2017
(2) « Le Soir » du 19-20/03/2011
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