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L'ex jeune Ministre socialiste
Pierre-Yves DERMAGNE
Honte
à lui !
Connaissant le haut
degré d’éthique régnant au sein du parti socialiste, on s’attendait à
ce que les ministres PS prennent dare-dare quelques décisions
favorables à leurs camarades avant de se faire éjecter du gouvernement
wallon. Néanmoins, l’arrêt de M. Derwagne cassant la nomination de
la Directrice générale de la commune de Soumagne nous a quelque peu
surpris.
Que l’on instruise le dossier uniquement à charge, on s’y attendait. Il
suffit de souligner les éléments négatifs et de rester muet comme une
taupe face aux éléments positifs. Ce nonobstant, les arguments utilisés
nous laissent pantois !
- « La critique des
méthodes d’attribution
des points par le jury ». Soit ! personne n’avait
effectivement très bien compris. Mais, conformément à la loi, ce jury
d’éminents spécialistes a
été constitué par les réclamants eux-mêmes. Qui
est compétent pour juger le jury ?
- « Il fallait
prendre en compte le candidat qui s’est désisté puis s’est
ravisé ». D’autant plus étonnant que le Ministre refuse de
se
prononcer
sur la légalité de cette procédure.
- « Seul, l’examen
oral aurait dû être pris en compte ». Dans ce cas,
c’était un avantage supplémentaire pour la candidate choisie. Rappelons
le classement des réussites (60 %) à l’oral :
- Mme Stéphanie Christiaens : 87,5 %
- Le 2e candidat : 64 %
- Le 3e candidat : 63 %
- La candidate formée par M. Cariaux et choisie par l'USC : 60 %
- « La nomination
n’était pas valablement motivée ». Ce dernier argument
est le plus ahurissant. Les Conseillers communaux n’ont pas
suffisamment expliqué les raisons pour lesquelles ils n’ont pas choisi
un candidat moins bien classé !!!
Peut-on contester un arrêt aussi scandaleux ? Oui, via le Conseil
d’État, mais quel est l’intérêt quand on sait que désormais la personne
choisie a démissionné avant sa prise en fonction pour ne pas travailler
dans un tel contexte délétère.
Évidemment, d’aucuns se réjouissent de ce retour aux sources. Ainsi, le
dernier Secrétaire communal est prompt à regretter sur les réseaux
sociaux le bon vieux temps où la gestion socialiste de la commune de
Soumagne était selon
lui citée en exemple.
Puisqu’il aborde le sujet, parlons-en de cette gestion exemplaire. Un
cas parmi d’autres : souvenons-nous des conditions de la
nomination du sieur Cariaux en 1982. Pour rappel, trois candidats
avaient réussi les examens (60 %) selon les résultats
suivants :
- Le 1er candidat : 77 %
- La 2e candidate : 66,5 %
- M. Michel Cariaux : 66 %
À cette époque bénie de l’omnipotence du PS, on avait des
principes :
- Choisir le plus compétent, il ne fallait pas y
penser, sinon l’intéressé risquait de s’en attribuer tous les mérites.
- Par contre, la
nomination d’un candidat moins brillant offrait tellement d’avantages.
Réfléchissez un peu. Que se passe-t-il si, comme en 1982, vous optez
pour le dernier classé ? Pour peu qu’il ait un peu d’éducation,
celui-ci vous en sera éternellement reconnaissant par une docilité à
toute épreuve. Même après sa retraite, il continuera à vanter votre
bonne gestion !
Mais tout se perd mon bon monsieur ! Ne voilà-t-il pas qu’en 2017,
des Conseillers communaux incongrus se permettent de nommer la première
classée ! Face à une telle impertinence, il fallait rétablir la
force de la tradition PS. Aussi, M. Dermagne s’est-il appliqué à
casser une délibération aussi iconoclaste.
Comme quoi, on peut être ex-jeune Ministre socialiste et continuer à
appliquer les bonnes vieilles méthodes du clientélisme. Honte à
lui !
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 06 août
2017
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