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« ... Un
investissement dans l’efficacité énergétique rapporte plus qu’un compte
d’épargne, même sans subsides. Il serait intéressant que les
institutions financières proposent ce type de produit à leurs clients
afin de faciliter les investissements dans l’efficacité énergétique.
Les autorités ne doivent pas nécessairement intervenir, je vois pour
elles d’autres opportunités. Les projets réalisés à l’étranger montrent
qu’il est beaucoup moins coûteux d’organiser des rénovations au niveau
des quartiers...
»
Jean-Pascal VAN
YPERSELE
Climatologue
L’Écho, 12/02/2018
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Efficacité Énergétique Pour Tous ?
Considérant la
faiblesse des taux d’intérêt, tous les calculs montrent en effet
qu’investir dans l’efficacité énergétique ne constitue pas une dépense,
mais un investissement rentable.
Dès lors, on peut s’interroger : pourquoi, par exemple, autant de
bâtiments publics ou privés sont-ils toujours aussi mal isolés ?
Matériellement, un seul obstacle semble s’y opposer : les moyens financiers
disponibles ou pouvant être empruntés.
Considérons d’abord les pouvoirs publics et en particulier notre
commune. Puisque, nous dit-on, elle fait partie des communes les moins
endettées, sa capacité d’emprunt est encore importante. Rien ne s’oppose donc à de grands
travaux d’efficacité énergétique (isolation, châssis et vitrages
performants, panneaux photovoltaïques).
En ce qui concerne les particuliers, il faut relativiser et tenir
compte du contexte, essentiellement le fait d’être propriétaire ou
locataire et le niveau des revenus. Avoir les moyens d’investir ou à
tout le moins d’emprunter n’est
pas à la portée de tout le monde.
Il suffit de regarder les toits et les investissements photovoltaïques
pour s’en convaincre, c’est essentiellement la classe moyenne ou plus favorisée
qui a procédé à de telles installations et bénéficié de la politique
chaotique des subsides.
On en arrive même à augmenter le prix de l’électricité pour permettre
aux pouvoirs publics de financer ces subsides octroyés. Autrement dit,
puisque tous les consommateurs en paient le prix, non seulement les plus pauvres qui n’en
retirent aucun bénéfice doivent
faire face aux coûts énergétiques les plus élevés, mais au
surplus financent les ménages les plus aisés !
En organisant des rénovations au niveau des quartiers comme le suggère
ce climatologue averti, peut-on inverser
ce paradigme tant au niveau des bâtiments publics que
privés ? Tel est le défi auquel nous sommes confrontés.
Une telle politique pleine de bon sens, telle que suggérée par J-P Van
Ypersele, demande évidemment aussi bien de la Région wallonne que de
notre commune une bonne dose de créativité et d’investissement dans une politique sociale innovante.
Hélas, si l’on s’en tient à notre commune, il faut traduire cela dans une politique budgétaire
progressiste. Mais que peut-on attendre d’un Collège des
Bourgmestre et Échevins caractérisé par une inertie et une paresse
intellectuelle handicapante et se consumant davantage de jour en jour
dans d’incessantes luttes intestines ?
Pascal
ÉTIENNE
Le 10 mars 2018
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