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« Quand
on perd une élection, il faut aller sur le terrain et à la
bibliothèque. Réinventer un logiciel, trouver un récit. Cela n’a pas
été fait. Le PS est resté dans des logiques claniques
»
Raphaël
Glucksmann
Essayiste et homme politique
Le Soir du 16/02/2019
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Le déni du PS-cdH
Est-ce
un hasard ? Bien qu’elle soit d’un autre niveau en faisant
référence au PS français, il est en tout cas sidérant de constater que
la citation ci-dessus s’applique
parfaitement au PS soumagnard.
En entraînant dans son sillage un cdH en désarroi, en plaçant tous les
anciens en tête de liste, en célébrant le retour de Charles Janssens et
en développant une propagande surannée, on s’était déjà aperçu pendant
la campagne électorale que le PS niait
son lamentable échec et refusait la sérieuse remise en question
qui s’imposait d’urgence.
Par
contre, les citoyens soumagnards n’ont pas été dupes en infligeant au
couple PS-cdH le camouflet du siècle : la perte de 64 % de leur
électorat par rapport à 2012.
Alors
qu’on avait déjà entendu un ahurissant « Je suis content »
de M. Delchef au débat préélectoral, on aurait pu croire qu’un tel
résultat allait leur ouvrir les yeux. Que nenni ! En fait, ce ne
serait pas eux qui ont foiré, mais ce sont les électeurs ignorants qui ont mal voté !
S’enfonçant
au conseil communal dans une sorte de déni, les anciens échevins,
toujours à la barre de leur parti, s’échinent toujours à défendre le bilan catastrophique de
leur dernier mandat. Dans un discours incompréhensible jusqu’à
l’absurde, ils persistent à insister sur la prétendue qualité de leur
gestion passée.
À
vrai dire, ils font peine à voir. Pourtant, c’est une évidence :
l’avenir de la commune et celui de leur propre parti ne passent pas par un retour aux
recettes d’une époque révolue.
Sachant
que la bonne santé démocratique d’une institution tient à la qualité de
l’exercice du pouvoir, mais aussi à celle du rôle de contrôle et de
proposition de l’opposition, on est en droit de s’inquiéter.
Cette
attitude est en tout cas tout bénéfice pour la nouvelle majorité et il
n’est pas sûr qu’elle serve les intérêts de la population que le PS
prétend défendre. Celle-ci mérite mieux que des représentants se complaisant dans les erreurs du passé.
Aller
sur le terrain et à la bibliothèque, réinventer un logiciel, trouver un
récit, sortir de sa logique de clan afin de définir un projet politique
novateur à la hauteur des enjeux du 21e siècle, voilà ce qu’on attend d’une vraie force
d’opposition !
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne, le 3 mars
2019
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