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« Tout
d’abord, nous voulons absolument que la commune soit gérée
de manière professionnelle, efficace, commence le bourgmestre... »
Benjamin HOUET
LaLibre.be, le 25/02/2019
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Gestion professionnelle ?
C’est le
leitmotiv de notre nouveau Bourgmestre, une « gestion
professionnelle » de la commune. Qu’entendre par cela ?
Sans vouloir caricaturer, on pourrait rappeler comme certains l’ont
fait dans les réseaux sociaux que l’Arche de Noé a été l’œuvre d’un
amateur et le Titanic de professionnels !
Si l’on s’en
réfère au dictionnaire : « Qui se rapporte à une
profession » ou « Qui en fait une profession, une activité
rémunératrice », on constate qu’il s’agit de l’extrême opposé de
la définition de la démocratie qui se définit par « le
gouvernement par le peuple » !
Ne pas faire de
nos mandataires des professionnels de la politique est donc un souci
démocratique qui plaide entre autres en faveur d’une limitation dans le
temps du nombre de mandats.
Par contre, les
mandataires politiques doivent pouvoir se reposer sur du personnel
administratif et technique de grande qualité dans les tâches
professionnelles qui leur sont dévolues. Qu’en est-il à Soumagne ?
Trop souvent dans
le passé, les critères de recrutement ont été tout autres. Néanmoins, y
compris dans le cas de lacunes au départ, la bonne volonté des
meilleurs éléments leur a permis d’acquérir au fil du temps les
compétences indispensables à l’exercice de leur fonction. Mais à quel
prix administratif dans l’élaboration des dossiers et à quel coût
financier ?
Parce que la
priorité du PS était de recaser leurs membres ayant perdu leur emploi
dans les cabinets socialistes de la Région wallonne, le dernier exemple
en date concerne l’engagement d’un jeune Directeur général f.f. sans
expérience dans l’administration d’une commune.
Que l’on me
comprenne bien, il ne s’agit en rien d’une critique envers la personne,
mais du système. Pour preuve, lorsque j’étais au Conseil communal, je
n’ai eu qu’à me féliciter de sa collaboration, mais pendant toute une
période, il n’a pu exercer efficacement son rôle de garant de la
légalité dans plusieurs dossiers.
De ce point de
vue, peut-on attendre de grands changements avec l’avènement de la
nouvelle majorité ? Selon les déclarations du Bourgmestre, on peut
l’espérer. Toutefois, l’actualité nous apporte quelques réponses qui
nous font douter.
Constatons
d’abord qu’à la dernière séance du Conseil, les membres du Collège ont
eu du mal à apporter des réponses crédibles à certaines questions
relatives au contenu de postes budgétaires qu’ils ont élaborés.
Ensuite, la
situation dans certaines écoles communales reste problématique. On a
par exemple connu quelques péripéties et controverses à propos de la
fête du carnaval à Évegnée. D’abord annulée par l’Échevine de
l’Enseignement, cette fête a finalement été organisée par le Collège.
D’autre part, le Collège a proposé au Conseil une
évaluation rocambolesque de la Directrice stagiaire de cette école.
Nous ne nous
attarderons pas sur une sono correcte pour le Bourgmestre et de plus en
plus inaudible pour d’autres lors des séances du Conseil, mais les
faits sont têtus et le rappellent inlassablement : chacun a ses
forces et ses faiblesses. Dans ce contexte, s’attribuer personnellement
un label de qualité « professionnel » apparaît pour le moins
méprisant pour les élus des autres formations politiques.
Par ailleurs, la
mise en valeur de leur propre personne par une communication
narcissique dans les médias et réseaux sociaux démontre que sous le
couvert d’information, le Collège peut verser facilement dans la
propagande.
Dès lors, on se
trouve à la croisée des chemins. Entre la « gestion
professionnelle » prônée par le MR, la « priorité au
citoyen » d’Ici Soumagne et la « gestion participative »
d’écolo, quelle sera la direction choisie par la nouvelle
majorité ?
Pascal
ÉTIENNE
Politicien amateur
Soumagne, le 31 mars 2019
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