Où sont déposées les terres de ce type actuellement ?
Dans la région, on dénombre actuellement 3 sites à Oupeye et aux
carrières de Retinne et de Sprimont dont on nous dit qu’ils sont
actuellement débordés ou en phase d’être complets.
Qui
sont les protagonistes de ce projet ?
Le projet émane de la société Tradecoliège s.c.r.l. dont l’activité
officielle est «
Travaux de
démolition ». Parmi les 9
administrateurs, on note M. Marcel BAGUETTE de l’entreprise bien
connue des Soumagnards et M. Roger CROUGHS, ancien directeur
controversé d’Intradel et catalogué PS.
En
quoi la commune est-elle impliquée ?
Il s’agit d’un projet d’une entreprise commerciale privée sur un
terrain privé avec l’accord du propriétaire, mais
rien ne peut se faire
sans permis des institutions publiques qui sont donc maîtres du jeu.
La commune octroie ou refuse le permis, éventuellement sous conditions,
mais le Gouvernement Wallon décide en cas de recours tandis qu’une
requête au Conseil d’État est toujours possible. Cependant, celui-ci ne
statue pas sur l’opportunité d’une décision, mais a le pouvoir de
l’annuler si elle n’est pas conforme à la législation en vigueur.
Ce
projet est-il nouveau ?
Non, un premier dossier de classe 2, donc avec
une procédure plus
restreinte, a été déposé en 2018, mais dont la courte enquête publique
est passée relativement inaperçue.
En suite à un premier avis défavorable du Collège communal et d’un
rapport de synthèse défavorable de la Région Wallonne justifié par un
manque d’informations et l’absence d’une étude d’incidences sur
l’environnement, le permis a été refusé le 01/08/2018.
A
priori, qu’en pensez-vous ?
Que lorsque l’on fait des travaux, il soit nécessaire de déposer
quelque part les terres excavées, personne ne le conteste. Pour autant,
il y a lieu de s’interroger :
- Quelles sont les nécessités ?
- Cet endroit est-il adéquat ?
- Pourquoi le dossier ne
comprend-il pas une étude
permettant de localiser les endroits
potentiels pour une telle activité
dans la région ?
- Sachant que les
contrôles sur place seront
limités, ces terres sont-elles garanties exemptes de pollution ?
- Quelles seraient les incidences sur l’environnement d’un
tel projet ?
Dans
le cadre du nouveau projet, quelle est dès lors la procédure à
suivre ?
À ce sujet, quelques informations erronées ont été répandues, y compris
dans les articles du journal La Meuse dont le journaliste s’est emmêlé
les pinceaux. On y a par exemple confondu la consultation actuelle avec
l’enquête publique. Vous trouverez
la procédure
détaillée en fin de
page et vous constaterez que l’enquête publique arrive seulement en
11e
position.
Où en
est-on actuellement ?
Nous en sommes actuellement au point 5 sur 16 « Réalisation
de l’ étude d’incidences sur l’environnement par un auteur de projet
agréé ».
Après la réunion d’information préalable à laquelle était invitée la
population, celle-ci a pu émettre des observations et des suggestions
destinées à éclairer le promoteur et les auteurs de l’étude
d’incidences sur l’environnement. Ceux-ci peuvent par exemple prévoir
des études supplémentaires et le promoteur adapter son projet afin de
le rendre plus conforme aux desiderata de la population.
À cet égard, il y a lieu de souligner que
ceci n’a rien à voir avec
l’enquête publique qui aura lieu après le dépôt du projet définitif
(pt.11).
L’étude
d’incidences sur l’environnement est-elle fiable ?
Cette étude doit être réalisée par une société agréée qui est donc
reconnue disposer des compétences requises pour ce faire. Toutefois, il
s’agit d’une entreprise privée et on peut regretter que la loi n’ait
pas prévu un organisme public indépendant du promoteur pour réaliser
cette étude.
Il y a en effet lieu de préciser que cette société est choisie et
rémunérée par le promoteur. Dans la réalité, les exemples ne sont pas
rares où la société sélectionnée a subtilement orienté son étude en
faveur des intérêts de celui qui l’a commandée.
Il convient donc d’être vigilant. Par exemple, on peut lire sur le site
internet de la société Sweco Belgium choisie par le promoteur cette
phrase inquiétante : «
La
première préoccupation de nos
experts consiste à éviter un assainissement du sol ».
Quels
sont les éléments cruciaux de ce projet ?
Sans être exhaustif, on peut citer :
- Les problèmes de mobilité sur le tronçon
Barchon-Micheroux de la route régionale N604.
- La difficulté de
garantir la qualité « exempte de pollution » des terres
déversées.
- Le ruisseau du Plein
Rieu alimentant les étangs de
l’Institut avant de se jeter dans le Bolland récolte les eaux de ce
site (voir plan ci-dessous).
- Le problème
environnemental généré par la zone de
dépôt provisoire situé près du cimetière sur d’excellentes terres
agricoles.
- La pollution sonore.
En
quoi ce projet serait-il favorable à l’environnement comme annoncé par
le promoteur ?
Les facteurs agissant sur l’environnement sont multiples et l’étude
doit être globale.
Le promoteur anticipe sur les résultats de cette étude en ne prenant en
compte qu’un seul critère, à savoir la production de CO
2
générée par
des camions dont les trajets parcourus ont été présumés selon des
hypothèses dont on ne sait sur quelles bases elles ont été élaborées.
Si l’on suit ce raisonnement, à la limite laissons les terres sur place
lors de travaux et ce sera bon pour l’environnement puisqu’il n’y aura
plus besoin de camions pour les transporter !
On peut aussi prendre l’exemple de la mobilité. On nous dit que
l’entrée des camions sera exclusivement possible dans le sens
Barchon-Micheroux et la sortie en direction inverse. De ce fait, ils
seraient obligés d’emprunter l’autoroute avec passage par le zoning et
parcours réduit sur la N604 !
Sachant que les camions empruntent l’autoroute au minimum, car pour eux
elle est payante, qu’est-ce qui les empêchera de venir par Micheroux et
d’aller tourner au rond-point de Tignée et de doubler ainsi leur
passage sur la N604 ?
Le
Collège communal est-il favorable au projet ?
Le Collège ne devant se prononcer qu’à la fin de la procédure, il est
par conséquent prématuré d’évoquer la position de celui-ci à ce sujet.
Néanmoins, par leur attitude lors des communications à la presse, des
relais des articles publiés et lors de la séance d’information à la
population du 21/05/2019, le Bourgmestre et l’Échevin des Travaux et de
l’Environnement ont clairement laissé entrevoir leur sympathie pour ce
projet et ses promoteurs.
Toutefois, le Collège est composé de sept personnes que l’on suppose
sensibles aux résultats de l’enquête publique qui aura lieu. À ce jour,
rien ne permet donc de présager de leur décision relative à l’octroi du
permis sollicité.
La commune y trouve-t-elle un avantage financier ?
À notre connaissance, il n’est prévu aucun avantage financier pour la commune.
Cependant, il est toujours loisible à celle-ci d’instaurer une taxe
pour compenser les désagréments subis. À Sprimont, par exemple, la taxe
est fixée à 0,75 € par tonne ou fraction de tonne de déchets déchargés.
Conclusion.
La
vigilance
s’impose. Soyons attentifs aux évolutions des événements.
Quand le dossier définitif sera déposé, il importera de l’analyser
consciencieusement et d’informer l’ensemble de la population de la
commune de Soumagne afin qu’elle puisse réagir en connaissance de cause
lors de l’enquête publique qui aura lieu à ce moment.
Si de nombreuses réactions expriment un avis semblable sur certains
points, nul doute que les autorités devront en tenir compte, d’autant
plus qu’elles se sont explicitement déclarées favorables à la
participation citoyenne.