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« Le propriétaire du
site, les autorités communales, UCM et les commerçants souhaitent à
présent passer à une autre étape : celle de développer sur le
site du logement de qualité. » (RTC 22/07/2020)
« Le propriétaire du
site, les autorités communales, UCM et les commerçants souhaitent à
présent passer à une autre étape : développer du logement de
qualité afin de revitaliser le noyau urbain et son appareil
commercial. » (dhnet 22/07/2020)
« Et
la nouvelle majorité soumagnarde a maintenant de nouveaux projets pour
le site. » (La
Meuse 23/07/2020)
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L’Alternative au Central Piazza,
une Question de Méthode
N’en
déplaise aux nostalgiques de ces infrastructures, que ce soit à
Soumagne ou à Verviers, il n’y a plus suffisamment
d’enseignes candidates à s’installer dans un nouveau
Centre commercial d’envergure.
Sachant que, si lors du refus du permis socio-économique en 2009, on
avait élaboré un projet alternatif avec artisanat, petites entreprises,
espaces verts, logement, services et un espace commercial réduit, un
tel projet aurait probablement vu le jour depuis longtemps.
Prenons un exemple :
- On
aurait décidé d’une superficie
commerciale de 4.000 m² au lieu des 29.372 m² du
projet refusé.
- On
aurait ainsi gardé 25.372 m² pour d’autres activités, auxquels
on
aurait ajouté ceux résultant de la réduction du parking à une dimension
raisonnable.
- Une
telle superficie commerciale aurait néanmoins correspondu à 3 fois
celle du projet de Herve
(1.310 m²) que d’aucuns comparent
abusivement
à celle du Central Piazza 22 fois plus importante.
Mais ne pleurons pas sur le temps perdu. Au
contraire, faisons de l’abandon du Central Piazza une opportunité pour
élaborer un projet
alternatif conforme aux nouvelles aspirations
sociales, environnementales et climatiques de notre
population.
À cet égard, il apparaît que les médias ayant
annoncé l’enterrement du Central Piazza mentionnent déjà quelques
pistes. Néanmoins, comme en témoignent les citations ci-dessus, ils ne
concordent pas toujours lorsqu’ils évoquent les éventuels
projets
alternatifs. Qui leur a communiqué ces informations et quel est leur
contenu réel, nous l’ignorons.
Quoi qu’il en soit, une première chose frappe
les esprits. En parlant des décideurs, la presse cite le propriétaire
des terrains, les autorités communales et plus précisément la nouvelle
majorité, l’Union des Classes Moyennes et les commerçants. Nul ne fait
allusion aux citoyens soumagnards !
Certes, il faut prendre en compte non seulement
les citoyens à titre individuel, mais aussi les associations qui
réunissent certains d’entre eux. Mais, par exemple, ce n’est pas parce
que l’UCM est l’employeur de notre Bourgmestre qu’on doit lui réserver
un rôle
prioritaire.
Les citoyens n’ont-ils rien à dire ? À
notre avis, ils doivent au contraire être les principaux artisans
de
l’élaboration de leur cadre de vie. C’est pourquoi il nous semble utile
de rappeler quelques considérations à prendre en compte dans ce
processus.
Le
terrain.
Le terrain en cause, propriété de la société
Reimco rattachée au groupe Emontspool, est inclus dans 2 zones du plan
de secteur. Sur le schéma du Central Piazza ci-après, on
peut les
identifier ainsi :
- la zone d’activité économique mixte
à
l’intérieur du périmètre en noir (y compris les bâtiments de la
Coopérative et la firme Havart) ;
- le
reste étant en zone d’habitat,
et
occupée partiellement par le précédent projet. (en jaune pâle les
bâtiments, en gris le parking et les voiries).
Il nous semble évident que pour s’épargner de longues procédures
aléatoires, il y a intérêt à
respecter scrupuleusement la destination
de ces zones.
La
pollution.
L’expérience de la Place de la Gare nous a
démontré à quel point une pollution des terres pouvait retarder les
travaux. Aussi, il est stupéfiant de constater que, selon le dossier,
le site Reimco n’ait pas encore été l’objet d’une analyse approfondie
de l’état des sols.
Le
rôle du privé et des pouvoirs publics.
On nous a trop souvent objecté que le
propriétaire du terrain était le seul à pouvoir définir ce qu’il
voulait en faire. C’est en effet une grossière erreur de prétendre que
l’alternative ne dépend pas du pouvoir politique puisque le terrain est
privé. Un propriétaire ne peut rien
construire sans l’autorisation des
pouvoirs publics, et ceux-ci peuvent l’inciter à déposer
un projet en
instaurant une taxe sur un terrain en friche.
Dès lors, l’idéal serait que le Collège communal
négocie avec le propriétaire les principales caractéristiques d’un
projet alternatif. Au préalable, il faut évidemment savoir ce que l’on
veut.
La
participation citoyenne.
On l’a constaté sur les réseaux sociaux, les
idées fusent : espace vert, convivial, plaine de
jeux,
logement à prix raisonnables, parc, maison de jeunes, maison de
repos....
L’occasion est donc unique pour le Collège
communal de promouvoir non seulement un projet alternatif tel qu’il
nous l’a promis, mais de l’inscrire dans le cadre de la
participation
citoyenne chère à certains de ses membres.
Il s’agit cependant de savoir ce que l’on entend
par « participation citoyenne » que l’on ne peut
réduire à une participation passive. Une vraie participation
innovatrice implique : transparence, partage d’informations,
démocratie participative, voire délibérative, ouverte à tous, donc
disposer
de moyens numériques et traditionnels.
Les
moyens.
Les bonnes intentions ne suffisent pas. Encore,
faut-il se donner les moyens de sa politique, notamment technologiques.
Or, le choix d’un nom de rue à Melen proposé dernièrement aux
Soumagnards l’a démontré à suffisance, notre commune ne dispose pas
actuellement de moyens crédibles pour promouvoir efficacement la
participation citoyenne.
En effet, organiser un vote électronique alors
qu’une grande partie de la population, y compris des conseillers
communaux, n’en est pas informée, et que l’on ne dispose d’aucun moyen
de contrôle sur l’identité des votants, relève de la mascarade.
L’urgence.
Poser un geste fort conformément à son
engagement de sa déclaration politique d’« inscrire notre
Commune dans une dynamique Smart City en proposant des outils
numériques résolument tournés vers l’avenir, tout en maintenant les
services existants », voilà ce qu’on attend du
Collège
communal.
Mais on n’a encore rien vu venir, alors que
l’urgence est de se
doter d’une plateforme numérique permettant une
relation interactive avec les citoyens. Ce type d’infrastructure est
disponible sur le marché privé ou public (Fluicity, CitizenLab, Apptree, IMIO…) et à notre connaissance, CitizenLab
propose les outils
les plus élaborés à cet effet. (3)
Habitat.
Les citations ci-dessus évoquent du logement de
qualité. Hélas, cette expression fait souvent référence à des logements
inaccessibles
à une large part de notre population.
Pourquoi, comme cela s’est réalisé dans d’autres
communes, la nôtre n’imposerait-elle pas un certain pourcentage de
logement social dans un futur projet ?
Conclusion.
Quand on aura démocratiquement défini les
caractéristiques principales du futur aménagement du Centre de notre
commune, pourquoi ne pas faire un
appel à projets ou un concours
d’architecte pour en dessiner les contours ?
On le voit, tout est une question de méthode. Et
que l’on s’en souvienne, il n’y a pas de participation citoyenne digne
de ce nom sans transparence. C’est au regard de cette méthode
que l’on
pourra évaluer si la majorité actuelle (Soumagne demain – Ici Soumagne
- écolo+) a vraiment apporté du neuf et de l’innovation dans notre
commune.
Citoyenneté, transparence, participation étaient
les maîtres-mots en campagne. Le
seront-ils en action ?
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne,
le 4 septembre 2020
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