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« En
préambule, permettez-moi de vous remercier pour votre interpellation.
Tout d’abord, il en faut, du cran (d’autant plus vu votre jeune âge),
pour oser faire une interpellation publique. C’est un exercice de style
pas évident duquel vous vous êtes très bien sortie. »
Jean-Michel
HAESEVOETS
Échevin de la mobilité
Conseil communal de
Soumagne du 23/11/2020
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Condescendance !
Au dernier
conseil communal, une citoyenne usait de son droit d’interpellation du
Collège à propos des « modes de déplacements doux et protection
des chemins ». Une intervention sur un sujet qui nous tient à
cœur, et dont nous attendions avec curiosité la réponse du Collège. Et
ce, d’autant plus, qu’à notre avis il est insuffisamment actif dans la
sauvegarde de l’intégrité des chemins et dans leur entretien.
Sur le fond, rien de neuf ne nous a cependant été révélé. Par contre,
sur la forme, deux éléments ont retenu notre attention :
- Positivement :
le Collège a enfin compris que, pour autant que les questions posées
soient d’ordre général, l’interpellateur a parfaitement le droit
d’exposer un cas particulier pour illustrer son propos sans devoir
subir une quelconque censure.
- Négativement :
le ton
condescendant avec lequel le Collège s’est adressé à cette citoyenne
nous est apparu pour le moins inadéquat.
À vrai
dire, le préambule de l’échevin J. M. Haesevoets répondant au nom
du Collège communal nous a quelque peu choqué, et a suscité en nous
quelques interrogations :
- Ce
sentiment paternaliste est-il dans la nature des membres du Collège, ou
suffirait-il d’occuper une modeste fonction de pouvoir politique pour
développer un sentiment de supériorité ?
- Sinon,
d’où vient alors
cette propension à traiter son interlocuteur avec une telle
condescendance ? Ce jugement serait-il une déformation
professionnelle
d’un enseignant voyant, en chacun qui lui adresse la parole, un élève
que l’on est chargé d’évaluer du haut de sa position dominante ?
- Plus
fondamentalement, ce préambule aurait-il été identique si on ne s’était
pas adressé à un jeune, à une femme ?
En effet,
qu’on le veuille ou non, infantiliser son interlocuteur est
substantiellement une forme de mépris inacceptable. En tout cas, selon
notre perception, cela dénote un manque de respect des droits humains.
Chacun doit être traité de la même manière.
Voyez-vous, mesdames et messieurs du Collège, si votre attitude nous a
choqué, c’est parce qu’on vous croyait en accord avec nous sur ce sujet.
Que l’on
ait 20, 50 ou 90 ans, que l’on soit ouvrier ou intellectuel, femme ou
homme, travailleur ou en recherche d’un emploi, bien-portant ou
handicapé, électeur identifié ou simple quidam, chaque citoyen
responsable, qu’il vous plaisait tant de mettre à l’honneur au cours de
votre campagne électorale, a droit à tout le moins d’être traité comme
votre égal.
Cela dit,
sommes-nous une exception, ou avez-vous aussi, cher lecteur, une
réaction semblable ? Qui sait, peut-être estimez-vous qu’il s’agit
de la part du Collège d’un brin de paternalisme anodin ?
Ou
peut-être encore, pensez-vous que pour des novices, il en faut du cran
à ses membres pour oser répondre publiquement aux interpellations
citoyennes ? Car, après tout, c’est un exercice de style pas
évident, duquel ils s’en sont par ailleurs très bien sortis sans trop
se mouiller.
Ne
trouvez-vous pas ?
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne,
le 13 décembre 2020
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