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                                                                      Citation de décembre 2020
 
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« En préambule, permettez-moi de vous remercier pour votre interpellation. Tout d’abord, il en faut, du cran (d’autant plus vu votre jeune âge), pour oser faire une interpellation publique. C’est un exercice de style pas évident duquel vous vous êtes très bien sortie. »
 
Jean-Michel HAESEVOETS
Échevin de la mobilité
Conseil communal de Soumagne du 23/11/2020
 

Condescendance !

Au dernier conseil communal, une citoyenne usait de son droit d’interpellation du Collège à propos des « modes de déplacements doux et protection des chemins ». Une intervention sur un sujet qui nous tient à cœur, et dont nous attendions avec curiosité la réponse du Collège. Et ce, d’autant plus, qu’à notre avis il est insuffisamment actif dans la sauvegarde de l’intégrité des chemins et dans leur entretien.
 
Sur le fond, rien de neuf ne nous a cependant été révélé. Par contre, sur la forme, deux éléments ont retenu notre attention :
  •  Positivement : le Collège a enfin compris que, pour autant que les questions posées soient d’ordre général, l’interpellateur a parfaitement le droit d’exposer un cas particulier pour illustrer son propos sans devoir subir une quelconque censure.
  •  Négativement : le ton condescendant avec lequel le Collège s’est adressé à cette citoyenne nous est apparu pour le moins inadéquat.
À vrai dire, le préambule de l’échevin J. M. Haesevoets répondant au nom du Collège communal nous a quelque peu choqué, et a suscité en nous quelques interrogations :
  •  Ce sentiment paternaliste est-il dans la nature des membres du Collège, ou suffirait-il d’occuper une modeste fonction de pouvoir politique pour développer un sentiment de supériorité ?
  •  Sinon, d’où vient alors cette propension à traiter son interlocuteur avec une telle condescendance ? Ce jugement serait-il une déformation professionnelle d’un enseignant voyant, en chacun qui lui adresse la parole, un élève que l’on est chargé d’évaluer du haut de sa position dominante ?
  •  Plus fondamentalement, ce préambule aurait-il été identique si on ne s’était pas adressé à un jeune, à une femme ?
En effet, qu’on le veuille ou non, infantiliser son interlocuteur est substantiellement une forme de mépris inacceptable. En tout cas, selon notre perception, cela dénote un manque de respect des droits humains. Chacun doit être traité de la même manière.
 
Voyez-vous, mesdames et messieurs du Collège, si votre attitude nous a choqué, c’est parce qu’on vous croyait en accord avec nous sur ce sujet.
 
Que l’on ait 20, 50 ou 90 ans, que l’on soit ouvrier ou intellectuel, femme ou homme, travailleur ou en recherche d’un emploi, bien-portant ou handicapé, électeur identifié ou simple quidam, chaque citoyen responsable, qu’il vous plaisait tant de mettre à l’honneur au cours de votre campagne électorale, a droit à tout le moins d’être traité comme votre égal.
 
Cela dit, sommes-nous une exception, ou avez-vous aussi, cher lecteur, une réaction semblable ? Qui sait, peut-être estimez-vous qu’il s’agit de la part du Collège d’un brin de paternalisme anodin ?
 
Ou peut-être encore, pensez-vous que pour des novices, il en faut du cran à ses membres pour oser répondre publiquement aux interpellations citoyennes ? Car, après tout, c’est un exercice de style pas évident, duquel ils s’en sont par ailleurs très bien sortis sans trop se mouiller.
 
Ne trouvez-vous pas ?
 
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 13 décembre 2020
 
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