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Central
Piazza – Une Mort annoncée ou le Temps perdu
Après
toutes les conséquences du covid-19, c’est l’info de l’été pour les
Soumagnards. En suite du jugement du Conseil d’État déclarant le permis
périmé, le
« Central Piazza » est enterré nous a
annoncé la
presse.
Pour
les uns, c’était un beau gros bébé. Pour d’autres, un monstre. En
réalité, le Centre commercial « Central Piazza »
était un
mal-né puisque dès le 26/05/2008, M. Janssens annonçait au
Conseil
communal que ce projet avait reçu un avis défavorable
du Comité
socio-économique.
On
aurait pu en rester là si, outre l’appui du Collège communal socialiste
de Soumagne, il n’avait finalement bénéficié ensuite de la volte-face
du Ministre Marcourt. Cet appui politique a ainsi encouragé ses
promoteurs à s’acharner à maintenir ce projet en vie.
Cependant,
en suite au désistement d’enseignes en difficulté, le promoteur devait
de résoudre le 24/05/2017 à demander une modification de son projet
concurrençant davantage les commerces locaux. Le 26/02/2018, sa demande
était rejetée. De plus, le contrat avec le propriétaire du terrain
arrivant à échéance, le promoteur lui-même devait acter la mort
clinique de ce projet d’un autre âge.
Néanmoins,
le dossier étant toujours pendant au Conseil d’État, d’aucuns croyaient
encore au miracle. Peine perdue donc. Faut-il s’en plaindre ou s’en
réjouir ? Notre opinion est connue depuis longtemps puisque,
sollicité par écolo+, j’avais l’honneur de figurer parmi les
représentants des opposants
actifs lors de l’enquête publique.
Quoi
qu’il en soit, une page est tournée, mais avant d’envisager l’avenir,
il n’est peut-être pas inutile de jeter un dernier coup d’œil sur les
faiblesses de ce projet afin de ne pas renouveler les
erreurs commises.
Pertinence.
Chaque
commune de moins de 20.000 habitants comme la nôtre et celles qui nous
entourent doit-elle disposer d’un Centre commercial
d’envergure ?
Assurément, le pouvoir d’achat de la population ne le permet pas. Dès
lors, il faut l’acter : Soumagne arrive trop tard.
En 2020, ce
n’est pas ce type d’infrastructure dont nous avons besoin.
Le
leurre de la création d’emploi.
Les
promoteurs et leurs partisans n’ont cessé de mettre en avant la
création d’emplois. Cependant, si on analyse la situation on
constate :
- L’avènement des grandes surfaces a
provoqué la
disparition de nombreux commerces de proximité.
- La
multiplication des Centres commerciaux a mis en difficulté les
chaînes commerciales elles-mêmes (voir les
restructurations des
magasins Carrefours, Makro, Delhaize, les fermetures ou faillites,
Blokker, Brantano,…)
- En
échappant
scandaleusement aux taxes, les entreprises multinationales spécialisées
dans la vente par internet concurrencent
impitoyablement les Centres
commerciaux.
Au mieux,
sans compter la délocalisation de certaines
enseignes, on déplace
donc simplement les emplois, au pire on en
détruit énormément comme en témoigne cette information
. Mais d’où
vient ce leurre de la création d’emplois ? En fait, il s’agit
en
Wallonie de la carotte employée par les promoteurs pour attirer dans
leurs filets les mandataires socialistes.
Localisation
Le
projet s’étalait au bord de la N3 sur l’ancien site des anciens
établissements Onssels, propriété actuelle de la société Reimco,
rattachée au groupe Emontspool. Au plan de secteur, cette zone est
répertoriée au 2/3 en zone d’activité économique mixte et au 1/3 en
zone d’habitat. Est-il vraiment nécessaire de déroger à
cette
affectation ?
Mobilité.
Il
était prévu un parking de près de 900 places, c’est-à-dire un projet
voué essentiellement à
la voiture. En cas d’échec de cette initiative,
on aurait créé un désert commercial. En cas de réussite, ce serait
l’enfer pour la mobilité sur la N3.
À juste
titre, de nombreux riverains se
plaignent déjà maintenant. Qu’en serait-il alors ?
Déficit
citoyen.
Que
ce soit la place de la Gare ou le Central Piazza, les citoyens
soumagnards ont été ignorés
dans l’élaboration de ces projets censés
modifier considérablement leur cadre de vie. En 2020, cet état de fait
n’est plus acceptable.
En
conclusion.
Assez
de temps perdu. Chacun en convient, on ne peut continuer à tolérer un
tel chancre au cœur de notre commune. Dès lors, il est urgent de
promouvoir un projet alternatif et surtout d’utiliser
une autre méthode
incluant les citoyens. Ce sera l’objet d’un prochain article.
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne,
le 30 août 2020
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