Logo                             « Soumagne Alternative Communale »

                                               Année 2020 - Réflexions d'Actualité 
Logo facebook  Logo twitter
Réflexions d'actualité
Citations du Mois
Images du Mois
Échos Conseil Communal
Infos Services
Année 2011
Année 2010
Année 2009
Année 2008
Année 2007
Archives 2006
Historique 1976-2000

La Misère des Services publics – À vot’ bon Cœur !

Stimulée par le pillage des ressources de notre planète, la pensée néolibérale domine le monde depuis trois décennies. Malgré les signaux d’alarme climatiques, elle se croyait volontiers invulnérable. Or, il a suffi d’un grain de sable pour enrayer toute cette mécanique.
 
L’émergence d’un nouveau virus et sa propagation fulgurante ont par conséquent toutes les apparences d’une catastrophe planétaire, non seulement sanitaire, mais aussi socio-économique.
 
Toutefois, souvenons-nous du proverbe « À quelque chose malheur est bon ».
 
Ce que la crise du coronavirus nous révèle.
 
Pour ceux qui ne le voyaient pas, ou ne voulaient pas le voir, ces événements ont fait éclater au grand jour toutes les fausses valeurs véhiculées par les chantres néolibéraux de la mondialisation. Quelle personne de bonne foi peut encore nier qu’après avoir amplifié de manière exponentielle les inégalités, ce système nous mène de surcroît à l’impasse ?
 
Plus concrètement, la crise coronavirus a révélé la grande misère de nos services publics. Certes, leur gestion n’a jamais été parfaite, mais la politique menée au profit de la privatisation a conduit à leur destruction plutôt qu’à leur amélioration.
 
Ne caricaturons cependant pas en épinglant les seuls libéraux. Fascinés par la modernité de la toute-puissance des marchés ou soucieux de leur intérêt personnel, des centristes et des socialistes égarés ont aussi largement contribué à promouvoir cette idéologie.
 
Pour pallier ces déficiences, on a fait appel à la générosité des citoyens qui ont toujours répondu favorablement aux campagnes telles que Cap 48, Viva for life ou Téléthon, en faveur de nombreuses institutions sociales en manque de moyens.
 
Mais aujourd’hui, c’est du jamais vu. Des services publics qui font la manche, voilà la nouveauté ! Des hôpitaux publics faisant appel aux dons et sollicitant l’aide de bénévoles pour fournir à leur personnel des équipements de protection élémentaires tels que masques et tabliers, est-ce tolérable ?
 
Comment en est-on arrivé là ? Au nom du sacro-saint équilibre budgétaire par ailleurs malmené par des décisions fiscales en faveur des nantis, les autorités publiques ont négligé de constituer des stocks de matériel nécessaires en cas de pandémie.
 
C’est un peu comme si, dans une situation délicate, vous aviez fait le choix de ne pas payer votre assurance incendie. Tant que tout va bien, on s’en félicite. Si un accident ou un événement naturel exceptionnel survient, c’est la catastrophe.
 
Cette crise coronavirus a aussi mis en lumière quelques éléments paradoxaux. Nous en relèverons trois :
 
1. L’irruption à l’avant-scène des métiers de service.
Jamais, autant qu’aujourd’hui, n’est apparue l’utilité sociale de métiers de service habituellement peu valorisés, voire méprisés. Citons pêle-mêle : soignants, aides-soignants, auxiliaires de nettoyage, éboueurs, chauffeurs, facteurs, etc. Sans eux, rien ne fonctionne et pour eux, pas de télétravail !
 
2. Le retour des artisans.
Les couturières, dont la formation a souvent été citée comme l’exemple type de la désuétude de notre enseignement, sont aujourd’hui mises à l’honneur, surtout si elles sont bénévoles !
 
3. L’appel au secours des industriels.
Les patrons d’industrie, qui hier encore ne juraient que par la privatisation, se rappellent soudain qu’il y a un État. Sans vergogne, ils font appel à son aide financière.
 
L’irresponsabilité politique.
 
Mais ce qui frappe aussi les esprits, c’est que personne dans le monde politique n’assume la conséquence de ses actes. Soit on déserte en se réfugiant à l’Europe, soit on trône en première ligne en ne se privant pas de nous faire la leçon.
 
Avez-vous entendu un.e Ministre avouer les errements de sa politique qui a mené au chaos ? Avez-vous entendu quelqu’un.e reconnaître sa responsabilité dans le manque de moyens disponibles pour endiguer la pandémie ? Au contraire, s’il manque de masques ou de possibilités de tests, on se dérobe en vous expliquant que ce n’est pas prioritaire, voire nécessaire.
 
Qui seront les premiers à tirer les conclusions de leur participation active au démantèlement des services publics ? En d’autres temps, on démissionnait pour moins que ça.
 
Ce comportement n’est pas de très bon augure pour l’avenir. Dès lors, un autre monde plus égalitaire et durable est-il possible ? L’optimisme de la volonté nous pousse à y croire, mais il s’agira d’être vigilant, déterminé et combatif.
 
Ne nous berçons en effet pas trop d’illusions. Pour s’en convaincre, il suffit de constater que de nombreuses forces conservatrices et financières s’emploient déjà à restaurer à leur profit le système perturbé par ce vilain virus.
 
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 7 mai 2020
 
  Votre commentaire                           Haut de page
Recherche sur ce site