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Trottoir bordant le Bassin d’Orage, rue
Pierre Curie !
L’arroseur arrosé !
Le
moins que l’on puisse dire, c’est que la réfection par la Région
wallonne d’un tronçon de la rue Pierre Curie (N604) n’a pas fait que
des heureux. Outre le fait que les récents aménagements n’empêchent
malheureusement pas les excès de vitesse, pour diverses raisons des
riverains se sentent lésés.
On se souviendra peut-être du cas de cette personne
handicapée ne
pouvant plus rentrer dans son garage. Enthousiasmé par sa nouvelle
fonction, M. Mordant, Échevin des Travaux, avait été très
compréhensif face à ce cas malheureux et s’était engagé à intervenir,
avant malheureusement de faire marche arrière en laissant l’infortunée
à son triste sort.
Par ailleurs, des
citoyens s’interrogent « Pourquoi laisse-t-on en
friche quelques dizaines de mètres supposées être un
trottoir ? »
En fait, les péripéties
liées à ce dossier sont dignes des meilleures
sagas soumagnardes. Celle-ci pourrait s’intituler : « Comment
transformer une bonne intention en chaos ? » Il faut
en effet
savoir que le point de départ relève d’une excellente initiative du
précédent Collège socialiste.
On ne compte plus les
situations où la population se plaint de
l’absence de coordination des travaux publics. Or, dans le cadre de la
rénovation de la rue Pierre Curie, la Région wallonne devait réaménager
un talus et la traversée sous la voirie du ruisseau du Trou du Bois. Au
même endroit, la Commune souhaitait construire sur un terrain de la
Fabrique d’église un bassin d’orage destiné à réduire les risques
d’inondation à Soumagne-Bas.
Fait trop rare, les
deux institutions se sont alliées pour exécuter
conjointement ces travaux. Mais voilà, malheureusement les
riverains
n’ont pu exprimer valablement leurs remarques sur ce projet. Et arriva
ce qui devait arriver, c’est-à-dire un conflit avec le voisinage
portant essentiellement sur la propriété d’une petite parcelle, mais
aussi sur les nuisances induites par la construction d’un merlon
faisant office de digue, et entravant l’écoulement naturel des eaux
venant de la prairie en amont.
Tournant à l’aigre avec
un riverain, ce conflit s’est prolongé en
justice où ce dernier a soulevé un lièvre inattendu. S’il n’y avait pas
eu de consultation officielle préalable, c’était simplement parce
qu’aucun dossier d’urbanisme n’avait
été introduit.
Aussi incroyable que
cela puisse paraître, la Commune de Soumagne et la
Région wallonne s’étaient lancées dans des travaux modifiant le relief
du sol sans permis ! En
somme, une histoire d’arroseur arrosé.
C’est ainsi que
l’intervention de la justice a conduit à la suspension
des travaux depuis plus d’un an et que ce qui peut se régler à
l’amiable au cours d’une procédure d’enquête publique est devenu un
casse-tête inextricable quand les travaux ont été préalablement
exécutés.
Entre-temps, la patate
chaude a été refilée au nouveau Collège. Cette
transmission n’a pas facilité les choses puisque les relations se sont
par exemple sérieusement envenimées entre le principal intervenant et
l’actuel échevin des travaux. Exit aussi l’optimisme de l’échevin de
l’Urbanisme J. M. Haesevoets qui annonçait au Conseil communal de
février 2019 : « Le bassin
de rétention d’eau de Soumagne-Bas
sera bientôt finalisé ».
Au contraire, sachant
que les plans cadastraux n’ont aucune valeur
juridique et que les anciens actes notariaux tenant lieu de preuve sont
parfois introuvables, il est probable que la solution ne soit pas
encore pour demain.
Dès lors, un second
élément nous interpelle. Les travaux doivent-ils
inexorablement être bloqués jusqu’au dénouement de cette affaire par
les tribunaux ? Après tout, le trottoir fait partie intégrante de
la voirie et non du bassin d’orage.
Par suite, au nom de la
sécurité
publique, n’est-il pas possible de
l’aménager de façon décente, fût-ce
provisoirement ?
Pascal
ÉTIENNE,
Soumagne,
le 2 février 2020
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