|
La nouvelle Échevine
intérimaire
Anne-Christine Godfirnon
Professionnalisme et Compétence
Professionnalisme,
telle est, selon
notre Bourgmestre, la qualité essentielle de son équipe, par ailleurs
souvent raillée dans les rangs de l’opposition au Conseil communal.
Mais, à supposer qu’il soit avéré, ce professionnalisme est-il un gage
de compétence ? On peut en douter si l’on se réfère au
célèbre
exemple abondamment cité : « l’arche
de Noé a été construite
par un amateur, le Titanic par des professionnels ».
Personnellement, j’ai
au contraire toujours revendiqué le
statut d’amateur, et quand naguère
j’ai été sollicité pour une fonction dans un organisme social ou pour
intégrer un cabinet ministériel, j’ai décliné l’offre sans hésitation.
L’emploi à l’entreprise, la militance comme hobby, telles étaient ma
vision et ma liberté. Cela n’empêche évidemment pas que d’autres choix
soient tout aussi respectables.
Ces considérations nous
écartent cependant de l’événement qui a suscité notre réflexion de ce
jour, à savoir le remplacement
provisoire, pour cause de maladie, de
l’échevin des travaux par Anne-Christine Godfirnon.
Cette possibilité
n’étant légalement prévue que pour une absence de minimum trois mois,
la première pensée de chaque personne avec qui nous avons évoqué ce
sujet est à l’intention de M. Mordant, à qui nous souhaitons de
retrouver la santé dans les meilleurs délais.
Considérant la lourdeur
de sa tâche, la deuxième préoccupation va à l’adresse de la nouvelle
échevine qui doit assumer la
gestion des nombreuses attributions
confiées à M. Mordant. Il n’est pas inutile de les rappeler :
- équipement
et travaux ;
- développement
durable, énergie et environnement ;
- ruralité et agriculture ;
- bien-être animal ;
- tourisme.
C’est pourquoi, afin de
lui laisser le temps de prendre connaissance de tous les dossiers en
cours, nous avons mis en réserve
les sujets relatifs à cet échevinat
que nous envisagions d’aborder ce mois.
****************
Mais nous avons aussi entendu d’autres réflexions de la part de
citoyens doutant sincèrement des compétences de l’intéressée à ce
niveau de responsabilité. À cet égard, il nous incombe de dénoncer
toute appréciation basée sur des préjugés tenaces. Il n’y a par
exemple
aucune raison que la gestion des travaux soit réservée à un homme.
Par ailleurs,
remarquons que l’intéressée est issue d’une liste
« citoyenne », c’est-à-dire composée théoriquement de
personnes qui ne tirent pas leur compétence d’une expérience politique,
mais d’engagements dans des associations civiles ou communautaires.
Force est néanmoins de
remarquer que jusqu’à présent, aucun membre du Collège de ce parti ne
répondait à cette définition puisque M. Bragard, M. Mordant
et
Mme Thomassin étaient d’anciens conseillers communaux.
Mme Godfirnon pourrait donc être la première échevine issue
d’associations citoyennes.
Or, que
constatons-nous ? Dans sa publicité électorale, l’intéressée se
présentait non seulement comme novice en politique, mais, hormis sa
profession, ne faisait état d’aucun
engagement sociétal.
Y a-t-il lieu de s’en
inquiéter ? Pas nécessairement, puisqu’une compétence peut
s’acquérir par de multiples voies. Citons en exemple les
formations
organisées par l’Union des Villes et Communes de Wallonie où, soit dit
en passant, au cours de la législature précédente, on n’y rencontrait
que trop rarement un mandataire soumagnard.
En conséquence, soyons
clairs. Il n’y a pas lieu de faire à l’échevine un procès d’intention,
puisqu’à ce jour, rien ne permet
d’affirmer que Mme Godfirnon
n’aurait pas les compétences requises pour exercer son mandat.
Cependant, n’en
déplaise à notre Bourgmestre, si
tel n’était pas le cas, la désigner à
ce poste, ce ne serait ni du professionnalisme, ni de l’amateurisme, ce
serait de l’irresponsabilité !
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne,
le 10 mars 2020
|
P.-S.
En termes d’actualité,
vous attendiez peut-être des considérations relatives à la crise du
coronavirus. À vrai dire, à mon avis, nous sommes submergés par un
emballement médiatique entretenant un climat néfaste de psychose dans
la population désorientée.
Je n’y ajouterai donc pas
mon grain de sel, d’autant plus qu’en considérant les informations
officielles distillées par nos gouvernants, je ne vois pas ce qu’il y
aurait eu de mieux à faire que ce qui a été fait par la commune de
Soumagne. |
|
|