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« En
effaçant la différence entre le vrai et le faux, on justifie n’importe
quoi. »
Guillaume
de Stexhe,
Professeur émérite de l’Université de Saint-Louis, à Bruxelles.
https://www.lalibre.be/debats/opinions/du-mensonge-a-la-violence-la-victoire-de-trump-5ff8a70d9978e227df572db7
Le 09/01/2021
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J’adore écouter des Mensonges quand je
connais la Vérité
(Auteur inconnu)
Lorsque le
21 octobre 2020, au nom du Collège communal, le Bourgmestre et le
Directeur général m’annoncent leur refus de me communiquer les copies
sollicitées de procès-verbaux du Collège soumagnard, j’étais
particulièrement étonné de la motivation avancée. Ma demande engendrait
une surcharge de travail déraisonnable me disait-on, car elle
concernait un volume de plus de 1.200 pages.
De fait, un nombre abusivement gonflé puisqu’en réalité j’étais informé
qu’il s’agissait exactement de 509 pages. Sans trop y croire, j’ai
cependant émis l’hypothèse qu’il s’agissait là d’une erreur
administrative.
Après tout,
sait-on jamais, il pourrait s’agir d’un acte involontaire résultant
d’une malencontreuse erreur ou d’un trou de mémoire fâcheux. J’ai donc,
malheureusement en vain, signalé cette « erreur » aux
intéressés afin de leur permettre de faire amende honorable.
Mais ils
n’ont pas saisi la perche que je leur tendais. Au contraire, évitant de
se dédouaner de leur supercherie, mes interlocuteurs ont contre-attaqué
en justifiant cette fois leur refus par deux pages de considérations
lénifiantes. Argumentation, du reste peu crédible, puisque rejetée en
bloc par la Commission d’Accès aux Documents administratifs (CADA) dans
sa décision n° 117 du 1er mars 2021.
Cependant,
aujourd’hui, je ne m’attarderai pas sur cette 4e gifle en 15 mois
infligée par les éminents juristes de la CADA aux édiles communaux
soumagnards, ni sur l’attitude de M. Houet. Je me permettrai par
conséquent une seule remarque. Si de nos jours, les « fakes
news » émanant d’un mandataire politique n’étonnent plus personne,
elles n’en sont pas moins intolérables.
Ce qui
m’interpelle particulièrement à cette occasion, c’est la responsabilité
des autres intervenants. Concrètement, le Collège a-t-il délibéré à ce
sujet ? Si oui, qu’a-t-il décidé ? Si non, comment le
Bourgmestre et le Directeur général peuvent-ils parler en son
nom ? Autant de questions leur adressées le 3 mars dernier et
sans réponse à ce jour.
Quoi qu’il
en soit, un contresignataire, par ailleurs garant de la légalité,
authentifiant un contenu mensonger m’inquiète davantage. Comment
expliquer que le Directeur général, chargé de donner des conseils
juridiques et administratifs au Collège et au Conseil, ainsi que de la
rédaction des P-V de leurs séances, s’autorise un tel accroc à son
mandat ?
Certes, il
s’agit ici d’un dossier anodin, mais qui nous dit que ces entorses à la
vérité ne sont pas utilisées en d’autres circonstances pour
« justifier n’importe quoi » ?
À cela,
nous n’avons qu’une explication plausible : le degré de soumission
du Directeur au Bourgmestre en guise de reconnaissance pour avoir été
embauché dans des circonstances contestables. Toutefois, pour mieux en
comprendre les causes, il nous faudrait revenir sur la responsabilité
du Jury et du Collège dans les conclusions problématiques de l’examen
de recrutement.
Nous y
avons déjà fait allusion dans un article l’an dernier et on aurait
dû en rester là. Mais en suite de ces nouvelles péripéties
emblématiques, je m’interroge : peut-être aurait-il été opportun
d’expliciter davantage l’invalidité des conclusions de cet examen ?
Pascal
ÉTIENNE
Soumagne,
le 28 mars 2021
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