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Rurale, Semi-rurale, Suburbaine ? Quel Avenir pour Soumagne ?

À première vue, il y a unanimité parmi les groupes du Conseil communal pour sauvegarder au maximum le caractère rural ou semi-rural de notre commune, à tout le moins ce qu’il en reste. Par ailleurs, de nombreux citoyens manifestent le même souhait.
 
Mais derrière les mots, il s’agit de voir ce que chacun y met comme action. Ainsi, à la séance du Conseil communal de ce mois de février, une proposition de Citoyen Go a suscité des réactions parfois intéressantes, parfois surprenantes.
 
De quoi s’agissait-il ? La proposition de M. Lebeau consistait en l’établissement d’un moratoire sur tout projet de lotissement de plus de 5 logements en zone d’habitat à caractère rural jusqu’au moment où les 3 documents suivants promis par le Collège seront finalisés :
  1.  le Schéma de Développement Communal ;
  2.  le Guide Communal d’Urbanisme ;
  3.  le Plan Intercommunal de Mobilité actualisé.
Cette proposition, peut-être inspirée de celle du même type de la commune de Fléron répercutée positivement par la presse, était évidemment conforme au programme de son groupe « Élaborer un plan communal de développement. Maintenir le caractère semi-rural de notre commune en veillant au maintien du paysage, de l’environnement et du patrimoine historique ».
 
Mais elle était aussi conforme à celui de l’Échevin écolo+ de l’urbanisme « Réaliser et assurer l’adoption par la commune des outils nécessaires à une gestion cohérente de l’environnement, c’est-à-dire : un Schéma de développement communal (SDC), un Guide communal d’urbanisme (GCU) et un Plan communal et intercommunal de mobilité (PCM et PICM) actualisé ».
 
On pouvait donc s’attendre à ce que les protagonistes de la majorité et de la minorité trouvent un terrain d’entente. Tel ne fût cependant pas le cas. En suite de la réponse détaillée de M. Haesevoets et d’un bref débat, personne ne s’est allié au groupe Citoyen Go.
 
Quel enseignement pouvons-nous tirer de cette péripétie ? Après avoir réécouté l’enregistrement de cette controverse, distinguons plusieurs éléments.
 
Jeu politique.
 
Nous ne nous attarderons pas sur le jeu politique peu glorieux qui consiste à évaluer apparemment une proposition davantage en fonction de son auteur que de son contenu. Notons toutefois ce paradoxe : en stigmatisant M. Lebeau pour sa participation à la majorité précédente, M. Haesevoets a aussi réprouvé maladroitement, ou insidieusement, quelques-uns de ses partenaires.
 
En effet, il n’y a pas lieu d’oublier que les Échevins M. Mordant et P. Bragard, la Présidente du CPAS M. Thomassin, et la Conseillère A. Fuente Fernandez ont eux aussi participé aux errements du Collège PS-cdH qu’ils ont vigoureusement soutenu pendant plus de 4 ans.
 
La réaction négative du groupe PS-ID étant moins surprenante quand on sait qu’il s’accroche à son passé comme à une bouée de sauvetage. Cela dit, n’en déplaise à M. Delchef, nous ne sommes pas d’accord sur sa vision professionnelle des zones d’habitat à caractère rural. Pour nous, l’habitat rural, ce ne peut pas être une ferme entourée d’immeubles à appartements.
 
Utilité fonctionnelle.
 
Pour les initiés, certains éléments de la délibération proposée paraissaient superflus. Étaient-ils pour autant inutiles ?
 
Selon nous, dans l’attente des trois documents précités, une telle décision du Conseil communal pourrait constituer un atout supplémentaire pour justifier des refus de permis et obtenir l’adhésion du Fonctionnaire délégué ou du Gouvernement wallon en cas de recours.
 
C’est en tout cas ce que semble penser aussi le Collège de Fléron qui, sans changer de majorité, a jugé utile d’initier une démarche de ce genre.
 
Utilité informative.
 
Ce qui est superflu pour les initiés ne l’est pas nécessairement pour les citoyens. Chacun n’ayant pas accès au plan de secteur, il était par exemple utile pour eux de spécifier que le site des anciens établissements Onsssels n’était pas concerné par cette proposition.
 
Par ailleurs, le Bourgmestre se plaint avec raison que l’affichage d’un projet urbanistique peut donner au public l’impression que le Collège y est favorable, alors que celui-ci ne se prononce légalement qu’en fin de procédure.
 
Toute proposition permettant de clarifier les choses aux yeux du grand public aurait donc dû lui plaire. Constatons cependant qu’il entretient quelquefois lui-même la confusion par ses déclarations imprudentes à la presse. Nous pensons notamment au projet de réaffectation de l’église de Tignée ou précédemment à celui du remblai de Cerexhe-Heuseux.
 
Faux arguments.
 
Alors qu’il disposait d’arguments pertinents pour améliorer le projet de délibération, pourquoi l’Échevin a-t-il cru nécessaire d’y ajouter de fausses excuses pour rejeter le texte ?
 
Si techniquement les permis de constructions groupées devaient y être ajoutés, ses exemples de réaffectation de bâtiments (fermes, églises) ou de revitalisation urbaine sont parfaitement inexacts puisqu’ils n’étaient pas concernés par la proposition.
 
Par contre, le tennis des 3 chênes pourrait l’être si un projet de construction sur les terrains de jeu était déposé.
 
Contradiction.
 
À ces faux arguments, s’ajoute notamment une contradiction flagrante relative aux trois documents en question, dont le guide communal d’urbanisme.
  •  Selon le programme écolo, ce sont « des outils nécessaires à une gestion cohérente de l’environnement ». Nous partageons ce point de vue.
  •  Selon la réponse de l’Échevin, il confirme, mais dit-il, cela ne l’empêche pas de mener une politique urbanistique conforme à la déclaration de politique communale.
  •  Ils sont donc nécessaires, mais il peut s’en passer sans problème ! On se demande dès lors pourquoi le Collège veut dépenser autant d’argent pour élaborer ces outils devenus « inutiles » ?
En pratique.
 
Selon le Collège, les dossiers prévoyant une nouvelle voirie sont systématiquement refusés. Très bien, mais pourquoi cette information n’est-elle pas largement diffusée ?
 
Si c’était le cas, « la pression immobilière énorme » dont dit subir le Bourgmestre en serait largement atténuée. Davantage de transparence serait donc à tout point de vue bénéfique.
 
D’autre part, si nous avons bien compris le raisonnement de M. Haesevoets, seront donc notoirement refusés parmi les dossiers en cours :
  •  le permis de lotissement de 27 lots pour la construction de maisons et d’appartements, rue Longue Voie ;
  •  le certificat d’urbanisme n° 2 pour 3 blocs d’immeubles de 6 appartements, rue Hotton.
De quoi réjouir de nombreux Ayeneutois.
 
En conclusion.
 
Face à cette initiative constructive d’un groupe de la minorité, le Collège avait l’opportunité d’ouvrir le débat et d’améliorer le projet de délibération en proposant des amendements prenant en compte ses remarques légitimes, quitte à le renvoyer en commission.
 
Au contraire, il lui a opposé un refus catégorique, quoique sa réponse a eu le mérite d’informer davantage le Conseil sur sa politique urbanistique.
 
Sachant que selon M. Houet lui-même, les seules informations obligatoires dispensées jusqu’à présent étaient « la cause d’une énorme confusion dans la population », un surplus d’informations est positif.
 
Il n’en reste pas moins que, dans l’attente des documents de gestion plus explicites, refuser d’envoyer ce signal clair vers la population et les promoteurs nous semble une erreur politique.
Refuser de proclamer l’arrêt systématique, fût-il provisoire, de tout nouveau projet de logements d’envergure est une occasion manquée de dissiper l’inquiétude des citoyens soumagnards face à l’urbanisation croissante de nos villages ruraux.
 
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 28 février 2021
 
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