Heurs et Malheurs des
Mandataires communaux
C’est un
paradoxe
de notre époque. Alors que prolifèrent les idées selon lesquelles les
mandataires politiques sont privilégiés financièrement, les partis ont
de plus en plus de mal à recruter des militants et des candidats pour
compléter leurs listes électorales.
Ainsi, le Président des Villes et Communes de Wallonie
déclarait récemment au Parlement wallon qui se penchait sur la question
des élus locaux « Un
peu
partout, nous sommes confrontés à une véritable crise des vocations.
Beaucoup pensent renoncer ».
Il convient d’abord de remarquer qu’un·e candidat·e peut se
présenter sur une liste pour des
motivations et ambitions diverses en
fonction des objectifs de ladite liste ou de sa situation personnelle.
Citons-en quelques-unes dans le cas d’une élection communale :
Liste ambitionnant de participer
au pouvoir ou
simplement de peser sur celui-ci dans un groupe d’opposition.
Candidat en vue sur la liste revendiquant
un mandat
de Bourgmestre ou d’Échevin.
Candidat limitant
son ambition à une fonction de
Conseiller communal.
Candidat ne désirant pas assumer des
responsabilités, mais seulement afficher
son soutien à cette liste.
Dans ces conditions, comment évaluer les personnes
élues ?
Pour elles, la moindre des choses est évidemment d’être
régulièrement
présentes aux assemblées et commissions dont elles sont membres.
Or, comme
le prescrit la législation, les documents du dernier Conseil communal
de Soumagne faisaient état de cette cette liste ainsi que des
rémunérations y attenantes.
À cet égard, nous nous permettons de rappeler que dans
l’enthousiasme des élections, le groupe « ICI Soumagne »
proposait d’« établir
un cadastre des mandats et rémunérations de chaque mandataire communal
et de
le publier
sur le site
communal ».
C’est peut-être trop leur demander de mettre en
œuvre cette promesse, alors venons un peu à leur secours. Vous
trouverez
donc en annexe ce tableau pour
l’exercice 2021.
Mais le taux de présence aux réunions ne nous dit pas le
taux d’activité qui est beaucoup plus difficile à quantifier. Le
mandataire s’est-il singularisé par une participation particulièrement
active et productive ou s’est-il au contraire contenté d’une présence
passive ?
À ce propos, il est notoire qu’en vertu du principe selon
lequel celui
qui ne dit rien ne parle pas mal, personne ne reproche au
mandataire qui adopte ce comportement sa méconnaissance des dossiers ou
la qualité de ses propositions et interventions.
Quoi qu’il en soit, sachant que des situations personnelles
intégrant notamment des problèmes de santé et de disponibilité peuvent
intervenir, il est délicat de tirer de ces éléments des observations
hâtives.
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Puisque notre commune n’échappe pas à l’air du temps, c’est
dans
ce contexte qu’il faut apprécier la récente démission de
l’Échevin, M. Mordant. Si sa motivation de privilégier sa carrière
professionnelle n’a rien de déshonorant, que du contraire, on ne peut
cependant s’empêcher de remarquer qu’il n’a pas été en mesure d’assumer
complètement le mandat qu’il a revendiqué.
En conséquence, jeter l’éponge et changer de titulaire au
milieu du gué dans un échevinat aussi étoffé et technique risque de
nuire à la qualité du travail du Collège tant que la nouvelle Échevine
n’a pas assimilé toute la complexité des dossiers dont elle a désormais
la charge.
Ceci dit, notre intention n’est nullement de la décourager,
mais force est de constater que concilier
vie familiale, professionnelle et publique tout en assumant son lot de
critiques accentué par les réseaux sociaux est un
fameux défi
sous-estimé par de nombreux candidats.
Souhaitons-lui
néanmoins d’accomplir cette lourde tâche à la
satisfaction générale de ses administrés.
Il n’en reste pas moins que ces péripéties ajoutées à
d’autres, notamment au CPAS, confirment, si besoin en était, la
fragilité du groupe disparate « ICI Soumagne ». De plus en
plus, il apparaît comme le
maillon faible de la majorité au point tel
qu’il est permis de douter de sa survie après cette première expérience
peu concluante.
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 31 mai 2022
Échevinat : Équipement et Travaux –
Développement durable, Énergie
et Environnement – Ruralité et Agriculture – Bien-être animal –
Tourisme.