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Les bâtiments à caractère social d’Ayeneux et de Melen destinés à la vente

Bâtiments d'Ayeneux

Bâtiment de Melen

La Politique du CPAS, cette Méconnue

Lorsqu’à l’approche des élections communales de 2018 j’étais encore admis au sein du groupe écolo, j’avais émis le souhait d’être candidat à un mandat au Conseil de l’Aide sociale (CPAS) plutôt qu’au Conseil communal. La motivation qui m’animait alors était limpide : donner davantage de publicité à la politique trop discrète du CPAS.

Les cadors d’écolo en ont décidé autrement, et au fil du temps j’en suis de plus en plus heureux. Ne pas être engagé dans la collaboration avec la majorité libérale actuelle est un vrai soulagement.

Néanmoins, l’idée est restée dans un coin de ma tête et a resurgi ce 28 novembre à l’écoute de l’assemblée réunissant l’ensemble des conseillers de la Commune et du CPAS. Il faut savoir que cette réunion plénière où est notamment abordé le budget du CPAS est obligatoire chaque année.

Toutefois, le débat ayant déjà eu lieu à huis clos au CPAS, on n’en évoque que les grandes lignes au cours de cette séance publique. Ce manque de publicité entourant la politique sociale me paraît regrettable alors que la commune de Soumagne y consacrera près de 3 millions d’euros de ses propres deniers l’an prochain.

Certains mandataires politiques suggèrent de résoudre cette problématique en intégrant le CPAS dans les services communaux. Il y a du pour et du contre légitime envers cette proposition quoiqu’il s’agit de ne pas confondre la stricte confidentialité due aux bénéficiaires et la politique générale du CPAS qui, à mon sens, devrait être davantage intégrée au débat public.

Mais revenons à notre propos. Qu’avons-nous néanmoins appris au sujet d’un budget confectionné dans la douleur au travers des tensions internes secouant la majorité ?

  • Sachant que la crise du Covid a bouleversé le budget de 2022 en épuisant les réserves malgré des recettes exceptionnelles émanant des institutions supérieures, la comparaison avec l’année 2021 est davantage significative.
  • Une crise chassant l’autre, le budget du CPAS est passé d’une prévision après modifications budgétaires de 6.192.665 € pour l’année 2021 à 7.088.158 € pour 2023, soit une augmentation de 895.493 € en 2 ans.
  • Outre l’apport de la Région et du Fédéral, la dotation communale nécessaire à l’équilibre du budget est passée de 2.400.000 € en 2021 à 2.800.000 € pour 2023, soit une augmentation de 400.000 € sans que personne ne puisse certifier qu’elle sera suffisante !
  • En dépit de cette augmentation, on notera d’abord la suppression du service de l’épicerie sociale. Ensuite, pour alimenter le fonds de réserve extraordinaire et récupérer ainsi une capacité d’investissement, le Conseil de l’Action sociale a décidé de vendre quelques bijoux de famille.
  • On y trouve donc le projet de vente de bâtiments à caractère social, Rue de la Libération à Melen et Résidence Lourtie à Ayeneux, pour un montant respectif estimé à 350.000 et 600.000 euros.

On assiste donc à ce paradoxe, le budget augmente, mais les services diminuent. Le besoin de logements sociaux se fait de plus en plus pressant, mais on vend ceux que l’on possède !

De quoi s’interroger : vu le statut de ces logements et les aides reçues, ces décisions sont-elles légales et inéluctables ? À vrai dire, je dois personnellement avouer ne pas avoir suffisamment d’informations pour en juger la pertinence.

Pour autant, un élément m’inquiète davantage, à savoir l’absence de mesures structurelles pour combattre la précarité énergétique à propos desquelles je n’arrêtais pas d’insister lorsque le Collège communal réunissait encore le comité de pilotage Pollec (Politique Locale Énergie Climat).

Pour l’illustrer, un seul exemple suffit. Le CPAS intervient sans fin en aidant à l’achat de mazout pour chauffer des passoires énergétiques, alors qu’une aide à l’isolation du logement permettrait de réduire de façon permanente cette facture.

On peut par ailleurs tenir un raisonnement semblable avec les panneaux photovoltaïques et les factures d’électricité. En théorie, personne ne conteste ce raisonnement, tout au plus fait-on remarquer que le pouvoir du CPAS est limité dans ce domaine.

Cette objection ne me convainc pourtant pas. Serait-il impossible de changer de paradigme ? Tous les partis progressistes en conviennent pourtant, on ne peut réussir la transition énergétique qu’en l’accompagnant d’une transition sociale.

Mettre en œuvre cette politique d’économies d’énergie supportable socialement, c’est sans nul doute promouvoir en priorité les investissements productifs dans les logements occupés par la population la plus vulnérable, afin d’agir sur les causes et non les effets.

Parmi ceux-ci, outre l’isolation déjà citée, identifions la ventilation et un système de chauffage et de production d’eau chaude performant. Pour atteindre cet objectif, l’implication de tous les niveaux de pouvoir, y compris communal, n’est pas de trop !
 
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 12 décembre 2022

N.B. On entend dire que le produit de ces ventes estimé à 950.000 € servira à l’entretien et la modernisation des autres logements à caractère social du CPAS, mais c’est au moins partiellement une illusion puisqu’on note déjà dans son budget de 2023 une ponction de 125.000 € pour le réseau informatique.

 
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