Désolations
au Pluriel !
Destructions
en Ukraine
Nous avons déjà évoqué
cette guerre aux portes de l’Europe, mais l’actualité nous impose,
hélas, d’y revenir. Un an déjà, un an d’horreurs, de destructions
massives, de massacres de vies humaines.
Au
vu de ces images de désolation, les petits problèmes de
notre politique communale sont bien dérisoires. Quoique, à minuscule ou
grande échelle, les mêmes mécanismes de pouvoir, de domination, de
poursuite d’intérêts sont parfois mis en œuvre.
En ces temps troubles, qu’il est
malaisé de se souvenir
qu’en suite de l’épouvantable Deuxième Guerre mondiale, la construction
de l’Union Européenne s’est échafaudée sur des volontés pacifistes.
Ainsi, j’hallucine quand je vois le
Président de l’Ukraine,
déguisé dans une tenue, ô combien symbolique, de militaire être
accueilli en héros au Parlement européen qui lui emboîte le pas alors
que M. Zelinski n’a de cesse de tenter d’entraîner nos pays dans
sa guerre.
Les vrais héros ne seraient-ils pas ceux qui auraient évité
un tel aboutissement destructeur ? Depuis huit ans que durait la
guerre interne avec les séparatistes russophones s’estimant
discriminés, qui a essayé d’apporter une solution à ce qu’il faut bien
appeler une guerre civile ?
Au contraire, en encourageant les
volontés expansionnistes
de l’OTAN dominée par les Américains, on a attisé ce conflit.
Il y a de quoi être pareillement choqué
quand au nom
paraît-il des gouvernements européens et au-delà de sa population à qui
on ne demande d’ailleurs pas l’avis, Charles Michel jouant ridiculement
au Rambo sans un seul soldat sous ses ordres, déclare
péremptoirement : « l’Ukraine c’est
l’Union Européenne,
l’Union Européenne c’est l’Ukraine ».
Autrement dit si on le prenait au sérieux, contrairement à
ce qu’on nous a affirmé, nous sommes en guerre avec la Russie ! En
soutenant sans faille l’Ukraine, nous réaffirmons notre volonté de
défendre le respect sacré du droit international et des valeurs
démocratiques assure-t-il.
Ah, si cela pouvait être vrai en toutes circonstances !
L’U.E. aurait-elle encore cette complaisance envers Israël bafouant
depuis de longues années ces droits en territoire palestinien
occupé ?
Et à bien y réfléchir, sachant que les guerres sont
davantage motivées par des intérêts, de quelles valeurs communes avec
l’Ukraine parle-t-on ? D’un modèle de démocratie dans une Ukraine classée avant l’invasion russe en tête du hit-parade
des pays les plus corrompus et respectant le moins les droits de
l’homme en Europe ?
Information et médias.
On ne dira
jamais assez que le
Président Poutine est l’agresseur
criminel et nos médias ne s’en privent pas. Mais est-ce une
raison
suffisante pour qu’ils ne rendent pas suffisamment compte de la
complexité des événements en semblant oublier une constante dans toute
guerre : quel
que soit le camp, la première victime est toujours
la vérité.
Si à juste titre, ils
relèvent les mensonges grotesques de Poutine, on aimerait qu’ils en
fassent autant pour ceux, plus subtils il est vrai, du comédien de
Kiev. Mais surtout que la parole des pacifistes ne soit pas mise sous
le boisseau.
Qui a par exemple entendu
entre autres appels à la résolution pacifiste du conflit, celle du Pape
François s’indignant du commerce des armes et soulignant « les
aboiements de l’OTAN ayant facilité l’invasion russe » lors
d’une
interview à un journal italien largement occultée ?
Oserais-je aussi, sans être
taxé d’extrémisme, ajouter au dossier une interview du militant
pacifiste flamand Ludo De Brabander apportant une contribution éclairée
à ce sujet au micro du député européen PTB Marc Botenga ?
Pour quelle
victoire ?
Au vu des destructions dans
les territoires revendiqués par chaque camp, et des dizaines de
milliers de pertes de vies humaines, militaires, mercenaires ou
civiles, les protagonistes en recherche d’une illusoire victoire totale
sont déjà perdants à coup sûr.
Citons aussi les
populations les plus pauvres d’Ukraine, de Russie, de nos pays
européens, d’Afrique ou de par le monde qui directement ou
indirectement en paient le prix.
Du côté des
« vainqueurs », citons plutôt les marchands d’armes, les
multinationales de l’énergie s’enrichissant scandaleusement et
politiquement, les États-Unis aux commandes de l’OTAN qui consolident
leur hégémonie en affaiblissant leur concurrent russe et en nous
vendant leur gaz à un prix exorbitant.
Remarquons aussi au
chapitre des sanctions économiques envers la Russie, l’embargo sur les
importations d’énergies impactant gravement les populations
européennes, mais autorisant pour de sombres raisons l’importation
massive de diamants !
Comment sortir de cette
impasse ?
Quoi qu’en disent certains,
il est difficile d’imaginer la fin de cette guerre sans une négociation
entre les protagonistes. À cet égard, soyons réalistes, essentiellement
entre la Russie et les États-Unis qui lui font la guerre par
procuration.
Mais où sont les
médiateurs ? Le Pape ? Personne ne l’écoute ! Sûrement
pas au sein des églises orthodoxes russes ou ukrainiennes qui se
rangent résolument derrière leurs leaders nationalistes.
L’Union Européenne a raté
là l’occasion de jouer un rôle historique abandonnant cette noble tâche
que s’apprêterait à endosser la Chine, pays éminemment démocratique
comme chacun sait !
Relevons néanmoins ce
timide espoir. En visite à Rome le 23/10/2022, le Président Macron
déclarait « Une
paix est possible en Ukraine quand les Ukrainiens
le décideront ». Vendredi dernier, de retour de Munich, il prenait
le contre-pied des déclarations de Charles Michel en réaffirmant
vouloir favoriser
une issue négociée. Selon lui, « aucun des deux
côtés ne peut l’emporter entièrement, ni l’Ukraine, ni la Russie ».
Puissent les dirigeants
européens tirer les conclusions de ces propos raisonnables et œuvrer en
ce sens en s’écartant de la folie meurtrière de la guerre. Si l’on veut
éviter que les victimes s’accumulent encore par dizaines de milliers
dans chaque camp, le
plus tôt sera le mieux.
P-S :
Si quelqu’un doute de certaines affirmations contenues dans cet
article, je peux lui fournir les documents ayant servi de référence.
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Tremblement
de Terre en Turquie et Syrie
Or, ne
voilà-il pas qu’à la folie meurtrière des hommes, s’ajoute la réaction
dévastatrice de la nature qui nous force à l’humilité.
Comment peut-on se préparer à ce déchaînement ? Sûrement pas en
réduisant nos moyens d’action comme l’a fait le gouvernement Michel
alors que l’on sait que face à de tels événements la rapidité
d’intervention est l’élément capital.
Et encore une fois, ce sont les plus
pauvres qui en payent le tribut essentiel dans une région déjà meurtrie
par la guerre et parsemée de constructions ignorant les normes
antisismiques.
Certes, on peut se réjouir des élans de
solidarité qui se sont manifestés dans notre population. Ils restent
néanmoins bien dérisoires face à l’ampleur de la catastrophe.
À ce sujet, pour en revenir à nos considérations locales, qu’il nous
soit permis de regretter la discrétion de Mme M. Thomassin chargée
au sein du Collège communal de la responsabilité des actions de
solidarité.
Des initiatives seraient bien utiles pour
coordonner les actions locales initiées à cette occasion. Ceci sans
oublier le soutien aux migrants qui peuplent notre territoire où,
contrairement à celle de Blegny ayant mis des moyens et des locaux à
disposition, l’action communale soumagnarde est pratiquement
inexistante.
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 2 mars
2023
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