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Vue
« bucolique » actuelle de l’entreprise Magnée Enrobés !
Magnée-Enrobés,
un permis sans failles ?
C’est
une constante dans mon activité politique datant d’avant les fusions de
communes, mettre l’accent sur l’information de la population.
Avec nos faibles capacités financières et les moyens techniques qui ont
bien évolué depuis lors (photocopies, offset, informatiques, internet)
nous nous sommes toujours attelés dans les groupes dont je faisais
partie à mettre cette volonté en œuvre.
En outre, nous n’avons cessé d’exiger du
pouvoir communal qu’il fasse le maximum dans ce domaine, sans
malheureusement ne pas toujours parvenir à nos fins. Souvent, celui-ci
ne conçoit hélas cette information que sous
forme de propagande.
Si je vous parle de cela aujourd’hui, c’est
pour évoquer à nouveau l’entreprise Magnée-Enrobés dont les polluants
atmosphériques qu’on nous avait promis négligeables ont déjà fait
couler beaucoup d’encre.
Alors qu’un dossier de renouvellement et
d’extension des installations a été soumis à l’enquête publique, le
Collège communal s’est encore montré particulièrement discret sur son
évolution.
En effet, la première information portée à
la connaissance de la population vient de l’entreprise elle-même par
l’intermédiaire du journal « La Meuse ». Sans surprise, elle
nous présente son nouveau projet sous sa meilleure facette, quelque peu
idyllique. De quoi vous donner envie d’aller prochainement
pique-niquer en famille sur le site Magnée-Enrobés !
De son côté, le Collège communal s’est
contenté du minimum
légal en apposant quelques affiches annonçant sa
décision du 22 février et mentionnant la possibilité de consulter
le dossier à l’administration. Mais qui a lu ces affiches et peut se
permettre d’aller décortiquer un dossier aussi imposant ?
En ce qui nous concerne, nous avons pu
prendre connaissance d’une synthèse des
réflexions et décisions du Collège communal consignées dans les
procès-verbaux de ses réunions,
mais seulement accessibles à certains administratifs et aux conseillers
communaux, quoique avec quelque retard (dans ce cas, un mois).
Qu’aurait pu nous
enseigner la publication de ces P-V ?
Le Collège communal est saisi du dossier le
01/02/2023, mais reporte sa décision pour examen approfondi. Il prend
néanmoins acte de divers éléments :
- Dans leur rapport de synthèse
reçu le
24/01/2023, les fonctionnaires technique et délégué proposent
d’octroyer le permis sous conditions, mais le Collège communal est
libre de prendre d’autres décisions, y compris le refus.
- Malgré
qu’il y ait de fortes présomptions que la
nouvelle usine ne pourra pas respecter les normes de pollution
annoncées par le fabricant, un minimum de contrôles serait exigé.
- Le Service Public de Wallonie ne s’inquiète pas qu’une
zone de stockage en zone agricole exige une dérogation qui doit être
justifiée. Il se contente de demander la réduction de cet espace.
- Le SPW ne se soucie guère davantage de l’environnement,
de la biodiversité, de la pollution causée par les eaux découlant du
fraisat constitué de tarmac retiré de voiries imbibées de polluants
laissés par le trafic routier.
Après examen approfondi, le Collège décide
le 22/02/2023 d’octroyer le
permis sous conditions plus nombreuses et plus strictes,
notamment :
- Respect non seulement des
conditions du SPW, mais
également des recommandations d’autres organismes relatives au
stationnement, à la biodiversité, à la sécurité.
- Reprise par la commune à titre gratuit de la zone
de biodiversité aménagée dont elle devra en conséquence assumer
l’entretien.
- Aménagements divers du site plus contraignants.
- Suppression de stockage de fraisats dans la zone agricole et
dépollution du sol à cet endroit.
- Augmentation de la fréquence des contrôles des
polluants atmosphériques par des organismes agréés par le Collège.
- Création d’un comité d’accompagnement avec présence de
riverains.
- Limitation de la production d’asphalte avec polymère.
Les failles !
Le
volet environnement du projet ayant été amélioré, le Collège aurait pu
communiquer ces informations apparemment tout à son honneur. Pourquoi
s’en est-il privé, sinon parce qu’il y avait des failles dans ses
décisions ?
Établir des règles, imposer des conditions,
c’est bien. Encore faut-il disposer ou se donner les moyens de les
faire respecter. Or, il est de notoriété publique que le respect d’une
décision n’est garanti que s’il existe une sanction dissuasive à la clé.
Dès lors se pose la question : Que
se passera-t-il si les conditions ne sont pas respectées ?
Supposons par exemple que les polluants
atmosphériques outrepassent les normes autorisées. Dans
ce cas, la fermeture de l’entreprise s’imposerait jusqu’à ce qu’une
solution fiable y soit apportée.
Mais
qui peut encore croire à ce scénario ?
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le
17 avril 2023
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