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Le Pont al
Plantche sur la Magne à Ayeneux
L’invraisemblable
Bricolage du Dossier « Stabilisation du Pont
Al Plantche »
Nous étions le
15 décembre 2023 et un aimable correspondant s’étonnait de
l’absence de publication de ma part au sujet du Pont al Plantche
interdit à la circulation au grand dam des habitants de tout un
quartier contraints à un long détour. La raison était simple, je
manquais d’informations crédibles relatives à ce dossier.
Depuis, les choses ont péniblement évolué comme en témoigne un
récent
article relatif à la difficulté d’obtenir quelques informations
auprès
du Collège communal. Mais si la réouverture du pont après 12 jours
de travaux, fièrement annoncée le 27 février par le Collège, a
signifié la fin des désagréments pour les riverains, cela
ne veut pas
dire pour autant que tout soit éclairci dans ce dossier dont
personne
ne contestait l’urgence.
Aussi, vous
trouverez ci-après quelques réflexions et commentaires à ce sujet
tandis qu’en pièces annexées l’historique du dossier et
l’enregistrement du débat
au Conseil communal apportant quelques
informations supplémentaires si vous l’estimez utile.
Mais pour éviter toute confusion, il est d’abord utile de préciser
qu’il
ne s’agit pas d’un des deux dossiers suivants, tel qu’on aurait
pu le croire à la lecture de certains intitulés ou de déclarations
approximatives ou erronées de nos autorités.
1. Le pont d’un sentier
pédestre aboutissant à la rue du Pont al Plantche.
Complètement
détruit par les inondations de 2012, ce petit pont (appelé aussi
passerelle piétonne) permettant à un sentier vicinal de traverser la
Magne doit être reconstruit pour une valeur estimée dans le cahier des
charges à 28.181 € tvac. Toutefois, les travaux ont été attribués le
05/12/2023 pour la somme nettement supérieure de 48.470 €.
2. La passerelle sur la
Magne de la rue St Fiacre.
Cette
passerelle destinée à permettre l’accès au nouveau local des scouts et
patros et accessoirement à l’arrière de l’école Saint-Joseph est dans
les cartons du Collège depuis son accession au pouvoir.
Estimée en
2019 à 25.000 €, en 2024 à 102.992 € non compris les frais
d’étude de 15.996 € répertoriés à ce jour, sa construction est
maintenant prévue dans le cadre de l’aménagement de la rue St Fiacre
pour un coût global estimé à 639.849 €.
Le Pont de la rue Pont al Plantche
A.
Remarques générales :
- Trois
cahiers des charges consécutifs ont été élaborés pour ces
travaux
officiellement destinés à réparer les dégâts dus aux inondations de
2021, mais pas que. L’usure du temps et peut-être aussi les premiers
travaux connexes n’y sont probablement pas étrangers.
- Si l’on prend pour
exemple le petit pont prévu sur le ruisseau du Trou du Bois pour
accéder au prochain parking projeté dans la plaine communale, on
constate que l’on fait appel à un bureau d’étude pour préparer le
dossier. Comment dès lors expliquer que dans le cas du Pont al Pantche
où la sécurité est primordiale, cette
étude ait été exceptionnellement
confiée aux services communaux ?
- Ce n’est pas faire injure
au personnel et au Collège communal que de constater qu’il n’y a pas de
spécialiste des ponts en leur sein et que la
décision de se réserver la
rédaction des cahiers des charges et la surveillance des travaux
est la
source de toutes les complications.
- Cette méconnaissance se
confirme dans les cahiers des charges où l’on peut trouver à la
rubrique « Descriptions
des exigences techniques » des termes
tels que
« solution ou
poste à décrire par le soumissionnaire ».
Impossible dans
ce cas à comparer les différentes offres a justement souligné M.
Delchef au Conseil communal.
- Selon les dires de
l’Échevine, ses services ont eu recours aux concours de professionnels
pour « dresser
le cahier des charges complet et précis »,
sans
cependant que l’on connaisse leur spécialité et alors que l’on sait
qu’il est illégal au rédacteur du cahier des charges de participer à
l’appel d’offres (voir
par exemple les reproches au Greffier wallon) .
De plus, les entreprises sollicitées pour réaliser ces travaux étant
des entreprises du bâtiment, leur compétence en la matière n’est pas
garantie a fait remarquer entre autres M. Lebeau.
- C’est ainsi que tout au
long du dossier, on constate de telles différences
entre les coûts
estimés et ceux des devis (pouvant aller de 1 à 6 !) qu’elles ne
peuvent s’expliquer que par les imprécisions des cahiers des charges.
B. Le cahier des charges de novembre 2022.
-
Coût
du marché estimé à 21.780
€ tvac et attribué à la seule offre, soit
l’entreprise Gustave et Yves LIEGEOIS pour 38.252 €.
- Contrairement
aux
déclarations de l’Échevine, les travaux ne se limitaient pas aux
berges, mais comprenaient
également la réparation du pont et de sa
voûte.
- Comment
peut-elle aussi
affirmer que l’on ne pouvait rien faire au report du travail au mois
d’août alors qu’il était précisé au cahier des charges que ceux-ci
devaient être « réalisés au plus tard
pour le 15 mai
2023 » ? Pourquoi
n’y a-t-il pas eu de pénalités ?
- C’est
précisément « au
cours des travaux de réparation de la voûte qu’il est apparu que les
dégâts étaient plus important que prévu ». Appelé en
consultation,
le
service d’expertise du SPW a déclaré le « pont instable
nécessitant sa
fermeture à la circulation », tandis que la
contre-expertise citée
par
l’Échevine n’apparaît dans aucun document.
C. Le cahier des charges de novembre 2023.
- L’objet
de ces nouveaux travaux concerne cette fois la
stabilisation du pont.
- Coût du
marché estimé à 34.001
€ tvac et attribué à l’entreprise Comurex SRL
pour 34.204 €.
- La
société Comurex ne
pouvant réaliser ces travaux pour le mois de février 2024 stipulé au
cahier des charges sans une profonde modification des techniques
préconisées, ce
marché a été arrêté afin de relancer une nouvelle
procédure.
- Notons
pour l’anecdote
que les
citoyens ne sont pas les seuls à confondre quelquefois les
différents dossiers. Ainsi l’Échevine des travaux s’est emmêlé les
pinceaux au Conseil communal en reprenant dans son discours et la
délibération officielle les données du pont du sentier au lieu du
présent marché.
D. Le cahier des charges
de décembre 2023.
- C’est
ce dernier cahier des charges qui a finalement
servi aux travaux de
stabilisation du pont.
- Puisque
son montant
estimé est supérieur
à 30.000 € htva, il est le seul à être
obligatoirement soumis au Conseil communal qui l’a approuvé nonobstant
l’abstention de la minorité.
- Coût du
marché d’abord
estimé à 123.260
€ tvac, puis suite à une modification technique
proposée par l’Échevine au Conseil communal porté à 128.160 €,
mais
finalement attribué à l’entreprise Comurex SRL pour 78.174 €.
(la
2e offre : 149.483 € !)
Il ne reste
plus qu’à espérer que ces travaux aient effectivement stabilisé le pont
pour de longues années, ce qui est douteux lorsqu’on prend connaissance
de cette recommandation des experts du SPW « Il serait utile, afin
d’assurer la pérennité de l’ouvrage à long terme de mettre en place un
système d’étanchéité en partie supérieure ».
Ce qui n'a
pas été fait. Le silence à ce sujet serait-il dû au fait que la
rue ait été
inexplicablement réasphaltée avant la réparation du pont ?
Une gestion
professionnelle qu’ils disaient !
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 20 mars
2024
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Exemple: Or,
irrégularité, il y a, d’après l’analyse menée par le Bureau et
son avocat, Me Bourtembourg. Il a par exemple pu être établi que le
dirigeant de la société Synapsis a participé à la rédaction du cahier
des charges, en amont… d’un marché qu’il a ensuite remporté. « Le
cahier des charges a été écrit par une entreprise dont il apparaît
clairement qu’elle a été, à tout le moins, pressentie pour se voir
attribuer le marché », peut-on lire dans le dossier disciplinaire.
Ce que Frédéric Janssens ne pouvait ignorer, selon le Bureau. (Greffier
wallon — Le Soir 21/12/2023) |
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