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En Marge des multiples Élections

L’année électorale tous azimuts s’achève et avant de livrer à tête reposée quelques commentaires relatifs aux élections à Soumagne, il convient, nous semble-t-il, de resituer le phénomène électoral dans le contexte général généré depuis quelques décennies.
 
Contexte général.
 
Certains de mes proches peuvent en témoigner, alors que mes activités professionnelles m’avaient permis de fréquenter la population au-delà du rideau de fer et qu’en 1989 au nom de la liberté, le mur de Berlin s’écroulait sous les coups de boutoir, l’événement avait paradoxalement suscité en moi plus d’inquiétude que de joie.
 
Allait-on vers un monde meilleur ou au contraire le triomphe de la « liberté », en fait de l’idéologie capitaliste désormais sans concurrence, allait-elle révéler ses excès ?
 
La recherche du profit maximum, l’enrichissement personnel, la consommation effrénée, la croissance économique sans bornes au prix de la destruction de notre environnement, mais aussi la concentration internationale des capitaux et le développement des firmes multinationales étaient-ils source de développement humain ou justifiaient-ils nos inquiétudes ?
 
L’évolution de nos sociétés caractérisée notamment par la victoire incontestable de Donald Trump aux États-Unis est une réponse cinglante. Amplifiées par les réseaux dits « sociaux » et facilitées par une population désabusée ou fascinée par des régimes autoritaires, les dérives se multiplient.
 
Aujourd’hui, dans nos pays dits démocratiques, aucune personne sensée ne peut le nier. La stigmatisation des migrants et des réfugiés, les atteintes à la dignité humaine et aux droits de l’homme, l’explosion des inégalités, les changements climatiques, la destruction de la biodiversité, les guerres meurtrières, les succès électoraux de la droite radicale populiste, voire de l’extrême droite fasciste, sont autant de signes d’un monde déboussolé. (1)
 
Quand la solidarité régresse (les autres d’abord),
l’individualisme généralisé (moi d’abord) mène au nationalisme (nous d’abord)
et puisque l’autre est différent aboutit au racisme.
 
Dans tous les cas, il apparaît que le racisme promu par l’ancien président républicain a largement contribué à sa victoire estimait un commentateur. (2)
 
Avec sa sortie à connotation raciste dans un débat télévisé ayant largement contribué au succès de notre voisin Pierre-Yves Jeholet, en est-il autrement chez nous ? Dérive, c’est à souligner, parfaitement assumée par son parti, le MR, qui est aussi celui de notre Bourgmestre !
 
Alors, que faire ?
 
Ce n’est en tout cas pas en multipliant les dépenses en armement au détriment du social et de l’aide au développement que l’on sauvera le monde ! À tous les acteurs politiques progressistes se pose donc la question suivante.
 
« Comment promouvoir une société solidaire où la transition écologique basée sur la justice sociale, climatique et environnementale s’impose face à cette offensive mondiale de forces politiques mortifères communément qualifiées de droite ? »
 
Sûrement pas en s’inspirant de la méthode de Maxime Prévot avec ses « Engagés », c’est à dire humer d’où vient le vent et opérer un virage à droite en s’emparant des thèmes libéraux, notamment sous couvert de « récompenser ceux qui bossent ».
 
Autrement dit, diriger les frustrations des travailleurs à revenus modestes vers leurs congénères chômeurs et malades, plutôt que vers les privilégiés du système et leurs multinationales spécialistes de la fraude et de l’évasion fiscale. C’était, soulignons-le, leur proposition la plus emblématique en juin dernier.
 
De fait, stimuler la concurrence et la bataille des petits entre eux est la meilleure stratégie pour protéger les puissants.
 
Alors que de plus en plus d’électeurs ne se déplacent plus au bureau de vote ou rendent un bulletin blanc ou nul, épinglons dans le camp progressiste le retour du grand principe athénien du tirage au sort préconisé par David Van Reybrouck (3).
 
Pourrait-il être efficace pour contribuer à donner un nouvel élan à nos démocraties parlementaires essoufflées, sans que l’Europe soit au rendez-vous ?
 
Qui peut le prédire ? Quoi qu’il en soit, cette méthode de participation citoyenne mérite réflexion et expériences.
 
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 18 novembre 2024
 
(1) Donald Trump est l’actuelle figure de proue de l’extrême droite – Le Soir 18/11/2024
(2) le vif 06/11/2024
(3) Contre les élections – Babel essai
 
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