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Soumagne, le 26 mai 2007.
 

Crise de la citoyenneté ?

 
La nature humaine est ainsi faite. Nous n’apprécions un bien à sa juste valeur que lorsque nous en sommes privés. Grâce à Dieu, excepté nos aînés, nos générations n’ont connu ni la guerre, ni la dictature. Dès lors, elles ne sont plus toujours suffisamment conscientes des privilèges qui sont les nôtres, par exemple la liberté de parole, d’association, ou le pouvoir de désigner par notre vote nos représentants chargés de gérer nos institutions. En témoigne, le nombre des électeurs qui ne daignent plus se déplacer pour aller voter comme le montre le tableau suivant relatif aux élections réputées les plus proches de la population.
 

 
Élections communales de Soumagne
 

Années  1976 1982 1988 1994 2000 2006
Électeurs
absents
5,8 % 5 % 4,9 % 7,7 % 8,7 % 7,4 %
 
Certes, certains en sont réellement empêchés, mais pourraient s’ils le voulaient voter par procuration. Le mal est donc plus profond. La lecture du dernier Spot nous le confirme puisqu’un pas supplémentaire dans la régression du sens civique a été franchi. On y trouve en effet cet avis de la Justice de Paix de Fléron :
 
« Vu les problèmes rencontrés pour trouver des assesseurs pour les bureaux de vote (disponibilité, travail, maladie, etc.) pour les prochaines élections législatives du 10 juin 2007, nous demandons aux personnes qui seraient volontaires, pour faire partie des assesseurs, de bien vouloir se faire connaître …. »
 
Ainsi donc, le Juge de Paix, chargé de désigner les assesseurs pour les prochaines élections a du mal à trouver les personnes nécessaires tant les désistements sont nombreux comme si la majorité de la population travaillait le dimanche ou souffrait de graves maladies.
 
Cet appel est cependant inacceptable à plus d’un titre. Non seulement le Juge de Paix prend des libertés avec la loi qui la charge de « désigner » les assesseurs, mais indirectement cautionne et, à la limite, encourage ceux et celles qui sous de faux prétextes se dérobent face à leur responsabilité de citoyen. Ce faisant, il envoie donc un signal dangereux à  la population et nous nous étonnons que les autorités communales promptes à donner des leçons de civisme relaient ce type d’information.
 
D’autre part, si on fait appel aux volontaires, le risque est grand de ne plus trouver désormais dans les bureaux de vote que les militants des partis, ce qui est malsain pour notre démocratie représentative et pour le moins regrettable pour plusieurs raisons. Car en fin de compte, quel est l’aspect le plus désolant de cette histoire ? Est-ce la perte du sens civique de nos concitoyens, la désaffection pour le « politique » engendrée selon certains par le comportement des partis et leurs représentants ou la démission du Juge de Paix qui se résigne face aux motifs invoqués par les assesseurs désignés pour se désister ?
 
Quoi qu’il en soit, cet état de fait n’est pas à la gloire de notre communauté.

 
Pascal ÉTIENNE.