Logo                            « Soumagne Alternative Communale »

                                                                      Citation Décembre 2019
 
Logo facebook  Logo twitter
Réflexions d'actualité
Citations du Mois
Images du Mois
Échos Conseil Communal
Infos Services
Année 2010
Année 2009
Année 2008
Année 2007
Archives 2006
Historique 1976-2000

Une Interpellation citoyenne entendue ?

Exceptionnellement, la citation de ce mois ne se résume pas à une phrase, mais concerne un texte entier. Par conséquent, notre commentaire sera bref.
 
Il s’agit du contenu de l’interpellation citoyenne au sujet des migrants adressée au Collège lors du dernier conseil communal. Au nom d’un groupe de citoyens dont j’étais invité à en faire partie, Mme Carole Fouarge a prononcé une intervention dont vous trouverez le contenu ci-après. Si par contre, vous souhaitez l’écouter ainsi que la réponse des autorités communales, cliquez sur cette icône.
 
Icône son
 
Sachez cependant d’ores et déjà que pour la première fois après 6 semaines de controverses, notre Bourgmestre et notre Présidente du CPAS semblent avoir entendu l’appel qui leur était lancé et lui ont réservé un accueil relativement positif.
 
En cette période hivernale à la veille de Noël, osons espérer que les actes suivront rapidement les paroles, afin qu’au moins quelques migrants supplémentaires puissent échapper à la situation de survie dans une étable pour accéder à des infrastructures assurant des conditions de vie et sanitaires décentes.
 
Pascal ÉTIENNE
Soumagne, le 23 décembre 2019
 

Objet : Interpellation au sujet des migrants.

Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Échevins,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames, Messieurs,

Nous en sommes conscients : les flux migratoires font partie des défis auxquels les États doivent répondre. Certes, la politique migratoire est une compétence de l’Europe et du gouvernement fédéral. La Commune n’a l’obligation d’intervenir que lorsque les migrants ont reçu le statut de demandeurs d’asile ou le statut de réfugié ; ils peuvent alors demander une aide financière du CPAS.
 
Mais à côté de cela, il y a tous ceux qui n’ont droit à rien. Dès lors, ce sont des citoyens, inquiets de voir les migrants privés de tout, qui sont allés à leur rencontre pour leur proposer de l’aide. Ils leur ont ouvert leur maison ou leur ont trouvé un logement — parfois de fortune —, ils se sont démenés pour leur offrir l’essentiel qui préserve leur dignité humaine. Les premiers bénévoles, vite débordés, ont été rejoints par d’autres ; leur solidarité a accompli des miracles, jour après jour.
 
Alertée, l’administration communale de Blégny leur a donné accès aux installations sanitaires d’un club de football où les migrants peuvent aussi se réunir le mercredi autour d’un repas servi par d’autres bénévoles.
 
De généreux propriétaires ont proposé de mettre à disposition les installations du tennis d’Ayeneux pour héberger durant les WE de cet hiver 20 à 25 jeunes. Comme le bâtiment était à l’abandon depuis un certain temps, des bénévoles ont retroussé leurs manches, ont sorti brosses et torchons, ont fait briller les espaces de vie et les sanitaires, et ont nettoyé les abords ; un électricien a vérifié l’installation, un chauffagiste a fait l’entretien de la chaudière. En un temps record, les lieux avaient connu une véritable métamorphose et étaient prêts à accueillir des jeunes dans un environnement digne.
 
Pour les assurances et autres aspects administratifs, mais aussi pour coordonner l’encadrement des jeunes, une ASBL – L’Odyssée du Monde – a été créée, et la Croix Rouge est venue en renfort en fournissant matelas et couvertures. Grâce à ce tour de force, un refuge chaleureux avait été aménagé et les riverains étaient invités à le découvrir lors d’un goûter pour faire connaissance de leurs nouveaux voisins Érythréens.
 
Malheureusement, cette belle histoire a tourné court. Soucieuse apparemment de réserver aux migrants un accueil et des conditions de sécurité optimales, l’autorité communale, dans le chef de son Bourgmestre, a in extremis pris un arrêté de mise en demeure de l’ASBL, sous peine de fermeture du site, de lui fournir une série d’attestations avant toute occupation des lieux. Ce qui était mission impossible dans des délais très courts, on y aurait passé l’hiver.
 
Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Échevins,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames et Messieurs,
 
Un nouvel hébergement privé a été trouvé dans une commune voisine qui s’est montrée plus pragmatique lorsqu’il s’agit de secours d’urgence et de solidarité, et une vingtaine de jeunes seront provisoirement à l’abri. Mais en tant que citoyennes et citoyens de Soumagne dont je suis la porte-parole, votre décision nous a heurtés et nous tenons à vous interpeller.
 
D’autres communes ouvrent leurs portes aux migrants et soutiennent les initiatives de citoyens qui leur viennent en aide. Qu’en est-il à Soumagne ?
 
Dans votre déclaration de politique communale 2019-2024, vous mettez la participation citoyenne en avant avec insistance : « Soumagne doit être un espace accueillant et accessible à tous », écrivez-vous ; et vous poursuivez : « Un des buts premiers est de favoriser le “vivre-ensemble” ». Et dans le chapitre consacré à l’intégration et à l’aide sociale, vous vous engagez à « Encourager et soutenir les actions de solidarité ».
 
Nous ne pouvons nous résoudre à ce que le « vivre-ensemble » ne concerne que les Soumagnards de souche et que les actions de solidarité ne visent que « NOS pauvres », comme disent certains. Dès lors, si « Soumagne doit être un espace accueillant et accessible à tous » :
  • Quelle alternative proposez-vous à l’initiative citoyenne de solidarité qui n’a pu aboutir ?
  • Comment notre commune peut-elle concrètement s’engager en faveur de l’hospitalité ?
  • Qu’est-ce que notre commune est prête à mettre en place pour l’hébergement de ces jeunes migrants qui traversent sa région ?
  • Quelles mesures notre commune compte-t-elle prendre pour assurer à toute personne présente sur son territoire le respect des Droits Humains ?
  • Notre commune est-elle disposée à informer les citoyens sur la réalité de la migration ?
Aucune mesure ne parviendra à éloigner les migrants de notre territoire. Par contre, nous avons tous intérêt, nous comme eux, à ce qu’ils soient encadrés plutôt que laissés à l’abandon. Les risques d’atteintes à l’ordre public et les risques sanitaires s’en trouveront d’autant réduits. Si l’administration communale n’y consacre aucun moyen humain ou financier, permettez au moins à des citoyens de s’en charger bénévolement.
 
En conclusion, nous osons faire le pari que les maladresses, parfois relevées dans les initiatives citoyennes engagées sur le terrain, n’empêcheront pas, à l’avenir, la coopération entre les pouvoirs publics de Soumagne et les personnes de bonne volonté. Nous y gagnerions tous en humanité.

 
Carole FOUARGE
Conseil communal de Soumagne du 16/12/2019
 
Votre commentaire                           Haut de page
Recherche sur ce site